L'Indigné du Canapé

Médias et politiciens sur #NuitDebout : plus réac, tu meurs

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Tout a commencé par une loi proposée par un gouvernement socialiste, mais résolument soutenue par la droite, l’extrême droite, le MEDEF, bref, toutes les composantes les plus conservatrices de notre société qu’on a pu se rendre compte une nouvelle fois que tout le Pouvoir tirait dans le même sens. Et c’est lorsqu’une partie de la population s’est mise en action pour lutter contre cette loi, par des manifestations notamment, qu’on a pu s’apercevoir que les médias aussi défendaient l’ordre dominant actuel.

Les journalistes pour la Loi Travail ?

Plutôt que de comprendre pourquoi des manifestations éclataient un peu partout en France contre un texte rétrograde  – qui, sous couvert de chercher à créer de l’emploi, prolonge une « évolution » néo-libérale mortifère en protégeant toujours un peu moins les employés et toujours un peu plus les patrons -, nos chers journalistes ont souvent choisi de traiter la question de biais, en tentant de décrédibiliser le mouvement. Un de leurs axes a par exemple été de s’horrifier que des « non-concernés » (lycéens, fonctionnaires) rejoignent le cortège.

Puis peu à peu, ils ont usé de poncifs pour prouver que la loi était obligatoire car elle était « moderne », « urgente », « nécessaire », « réaliste », courageuse » pour ne pas simplement dire qu’elle est « anti-sociale » : le tour de passe-passe est réussi.  C’est en général là que l’on dit (et quand je dis « on », je parle de ceux qui possèdent les médias) que « les médias ont bien fait leur travail ».

Lire aussi : Les mots nous manipulent : agissons pour une reconquête des concepts !

Le site ACRIMED (ACtion-CRItique-MEDias) l’a bien compris et en a parfaitement parlé dans un article mais aussi dans une vidéo tournée dans l’émission Là-bas si j’y suis et que vous pouvez voir ci-dessous :

Comment qualifier cette méthode journalistique (et cette mode médiatique) consistant à savoir qui est qui et qui fait quoi ? Le B-A BA journalistique consiste à répondre aux questions de fond du COMMENT et du POURQUOI, infiniment plus importantes que les questions QUI, Où et QUAND.

Ma théorie est la suivante : pour gagner au jeu du pouvoir, il faut savoir « diviser pour mieux régner ». Et dans ce contexte, l’empathie n’existe plus, il ne faut se manifester que pour ce qui nous concerne directement. Mais imaginez si une telle société (celle que semblent vouloir les médias en creux) était en oeuvre : il faudrait être intermittent pour soutenir les intermittents, être migrant pour soutenir les migrants, faire partie du corps médical pour soutenir les médecins, être fonctionnaire pour lutter avec les fonctionnaires. Et être dans le privé pour manifester contre la Loi Travail.

C’est une vision horrible de la société mais qui semble pourtant très naturelle pour Anne Sinclair, Apathie, Morandini, Pernaut, Leparmentier et consorts qui auront été des chiens de garde fidèle du grand Capital et de ses intérêts à cette occasion, alors qu’ils avaient une chance unique de se révéler comme de courageux journalistes qui savent penser l’ordre établi…

Lire aussi : Les ânes ont soif : les médias fonctionnent à sens unique (con)sciemment !

Sur le mouvement #NuitDebout

Nous avons parlé des journalistes. Voyons maintenant un peu ce qu’il se passe au niveau politique.

Depuis que l’ignoble Loi El Khomri fait parler d’elle, des jeunes sont dans la rue : ils réinventent la politique en expérimentant une manière innovante de s’organiser et de vivre, et ça surprend tout le monde dans un pays plein de ces élites autoproclamées. Ces experts adorent réfléchir, se plaindre et écrire des livres mais ils refusent de quitter les plateaux télé, car ils ne veulent que la notoriété sans l’action, et militent donc tous pour le statu quo.

Lire aussi : #NuitDebout : Place de la République, un espoir unique émerge

C’est dans cette dynamique novatrice et pleine de sens et d’espoir qu’on redécouvre les partis politiques et leurs éminents représentants. Ce qu’ils disent et pensent du mouvement #NuitDebout en dit long sur leur idéologie, réelle ou cachée.

Avant, pour la plupart d’entre eux, les jeunes étaient tous amorphes, dépolitisés, mauvais scolairement, etc. Le fameux « c’était mieux avant. » De la même manière, FN et LR abondaient dans l’idée que le gouvernement de Hollande était mou, mauvais, inutile (rassurez-vous, FN et PS s’entendaient aussi là-dessus sous Sarkozy)…

Mais bizarrement, afin de qualifier ce mouvement unique et novateur que sont les Nuits Debout, les sons de cloches s’accordent. Nos réacs, qu’ils soient du FN, de LR ou du PS s’accordent pour dire de nos jeunes de #NuitDebout qu’ils sont tous des bobos utopistes, des marginaux qui ne travaillent pas, que c’est un mouvement qui ne représente pas le peuple, violent, détestable, etc. Quand on est contre le changement, on trouve toujours un bon moyen pour râler.

Et tous s’en remettent à l’Autorité pour remettre un peu d’ordre dans tout cela car tout de même, ça n’est pas très sérieux, de faire des débats et de la politique, comme cela, en plein espace public.

Revue de tweets et de presse des réactions politicienne sur #NuitDebout

 

 

 

On a vu aussi que le FN avait demandé la « dissolution de ÑuitDebout » : tu parles d’un parti anti-système. C’est surtout un parti anti-progressiste et anti-populaire qui est de tout coeur avec l’Autorité et le Pouvoir dès que les choses ont une chance de bouger. On lui retrouve alors ses origines aristocrates et libérales… Mais au moins, on sait qui pense quoi maintenant :

Que penser de ces réactions ? Tout simplement que le pouvoir (les pouvoirs) de l’extrême droite à la gauche libérale sont TOUS contre toute idée de changement et seront toujours contre ceux qui veulent bouger les choses, quitte à se contredire violemment.

On observe aussi que le monde médiatique et le monde politique fusionnent dans l’analyse et montrent l’étendue de leur méconnaissance du mouvement social en même temps qu’ils prouvent qu’ils sont déconnectés de la société : car ni l’un ni l’autre ne prennent d’initiatives positives en direction des mouvements sociaux et autres manifestations pour un changement vers la justice sociale.

Évidemment, les sondages, armes des puissants dès lors qu’il s’agit d’appuyer leurs décisions, sont très peu sollicités sur ce mouvement. Mais celui réalisé par Ipsos pour Metronews le 13 avril montre que 76% des Français comprennent le mouvement, et 61% le soutiennent. Nos politiciens sont vraiment déconnectés, alors imaginez s’ils n’avaient même plus les médias pour eux !

Que rien ne bouge, voila le monde idéal d’élites dépassées croulant de morgue et d’idées préconçues.

Quand on constate (aussi) avec surprise avec quelle constance les fachos tentent de créer la confusion et foutre le bordel au sein de ce mouvement pourtant pacifiste, on peut se demander : « Mais en fait, les extrémistes de droite ne sont-ils pas les meilleurs garants du pouvoir (qu’ils disent combattre) ? »

C’est aussi dans ce contexte qu’on découvre de quel côté se trouve la fameuse « pensée unique » balancée à tout-va par les Zemmour et les FNistes alors qu’ils en sont les premiers possesseurs. Il suffit de voir qui protège la société telle qu’elle est en refusant de la voir évoluer pour savoir qui est le garant de cette « pensée unique ». Ce schéma sur les votants pour la loi sur les secrets d’affaire est révélatrice. Que rien ne bouge, voici le credo des partis FN, LR, PS…

 

Avec la Loi Travail, #NuitDebout et #PanamaPapers, on a d’excellents révélateurs sur les vraies idéologies qui se cachent derrière les belles apparences des grands partis politiques et des grands médias.

Je vous laisse méditer là-dessus. Ne vous faites plus avoir…

 

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Image : L’indigné du Canapé

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