L'Indigné du Canapé

Réforme des retraites : chronologie de l’autoritarisme En Marche

Le Gouvernement se place dans une posture de dialogue (c’est toujours plus facile en costard, et avec un langage corseté), et accuse les syndicats et manifestants d’être des extrémistes radicaux (c’est toujours plus crédible, quand on les voit filmés en train d’haranguer la foule, sous la pluie, avec des sirènes au loin).
Il n’en est rien et voici pourquoi.

Depuis 2 ans, le Gouvernement dit organiser des « concertations » pour sa réforme des retraites.
Au final, il nous pond un texte sur lequel AUCUN syndicat n’est d’accord : ce n’était que du cinéma, disent-ils !

Depuis le début des velléités sur cette réforme des retraites, un magnifique travail de terrain de citoyens, d’économistes, de blogueurs, de dessinateurs, etc., permet de mettre à nu ce projet de réforme des retraites : il va désavantager 90% de la population, au bas mot. C’est un braquage contre notre système non-marchand de solidarité intergénérationnelle au profit des lobbies financiers.

Depuis fin décembre, des centaines de milliers de personnes manifestent à chaque appel (il y a eu 3 fois plus d’un million de personnes dans les rues depuis début décembre), des milliers de personnes sont en grève depuis plus d’un mois, et l’on peut tirer un grand coup de chapeau aux cheminots qui ont vu leur fiche de paie de décembre arriver début janvier avec quelques centaines d’euros, au mieux…

Rendons-nous compte : c’est un mouvement social d’une ampleur jamais vue depuis plusieurs dizaines d’années. Et si l’on peut arguer qu’1 million de personnes sur 66 millions, c’est une goutte d’eau (à remettre en perspective, entre ceux incapables financièrement de faire grève, ceux faisant un métier plus difficile à quitter, ceux trop éloignés des lieux de rassemblement, etc.), tous les sondages prouvent qu’une grande majorité de la population soutient le mouvement !

Pendant ce temps, le Gouvernement n’argumente pas sur le fond à propos de sa réforme. En revanche, il utilise tout un arsenal d’éléments de langage pour accuser l’opposition (ah, la prise d’otages, ah, la négation de l’esprit de Noël). Et pendant ce temps, ses membres partent en vacances au soleil…

Mais les tournures de phrases orwelliennes et la pédagogie ne suffisent plus. Le Gouvernement, après avoir transmis son projet de loi tel quel (encore une fois, où est la concertation ?) au Conseil d’Etat à la rentrée début janvier… continuer d’expliquer qu’il va négocier.

Les médias, chiens de garde du système – quand ils devraient être un contre-pouvoir -, se suffisent de ces mots, s’en délectent même, et expliquent à tout le monde que le Gouvernement est ouvert au dialogue, tandis que les syndicats ne le sont pas.
Et que va-t-il se passer désormais ? Politiciens et éditorialistes vont nous vendre une pseudo-négociation historique sur l’âge-pivot (une goutte d’eau, car certainement pas la nouveauté la plus dangereuse du texte) pour démontrer que ce Gouvernement est démocratique.
Et les sondages ne vont plus parler que de cela.

Sauf que les vrais problèmes de cette réforme, quels sont-ils ?

  • le calcul de la retraite par des points dont personne ne connaît la valeur qui risque d’engendrer des baisses de pension
  • le calcul de la retraite sur toute la carrière, et non plus sur les 25 meilleurs années (privé) ou sur les 6 derniers mois (public), qui risque là aussi d’engendrer des baisses de pension
  • le fait que les plus grosses fortunes (+10 000 euros par mois) soient quasiment exemptés de participer à la solidarité nationale, ce qui va faire baisser les recettes, et donc alimenter l’idée que notre système de Sécurité Sociale ne fonctionne pas (direction la capitalisation ?)
  • la courte-échelle faite au système de retraite par capitalisation, puisqu’on va tous se rendre compte qu’on ne pourra pas survivre avec les retraites prévues par ce nouveau système
  • le fait que l’Etat prenne peu à peu le contrôle des caisses de Sécurité Sociale (depuis l’introduction de la CSG), hier gérées de manière paritaire, et de leurs réserves, s’octroyant potentiellement le droit d’utiliser cette formidable manne de solidarité pour combler d’autres déficits budgétaires…

Qui parlera encore de cela une fois qu’on aura dit que l’Etat est grand seigneur, et que les syndicats et les citoyens toujours dans la rue sont de dangereux radicalisés et que pour cette raison, les violences policières à leur encontre ne peuvent être que justifiées ?

Comment appelle-t-on un régime politique où le Gouvernement décide de tout sans aucune concertation – tout en disant qu’il y en a -, où les médias emboîtent le pas sans aucun esprit critique, où le pouvoir criminalise ceux qui résistent et ne voit aucun problème à un usage démesuré de la force de la part d’une police qu’il a assurée d’un régime de retraites dérogatoire à sa loi ?

Oui, nous sommes dans un régime autoritaire, au profit des capitalistes, actionnaires et autres « capitaines d’industries », et au détriment de nous tous, qui travaillons docilement pour eux, sans jamais voir d’amélioration de nos situations…

Il faudrait commencer à s’inquiéter sérieusement de ce monde et de faire en sorte de renverser la vapeur…

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