Diffuser. L’objectif numéro un des « anti-système » consiste à trouver des moyens de sensibiliser le plus grand nombre à leur combat, mais en évitant volontairement certains médias et en étant – de fait – écartés de certains autres. Heureusement, c’est de la restriction que nait la création !
Les alternatives existent ! Par exemple, griffonner sur son billet de banque – véritable symbole de la toute puissance capitaliste, justifiant les pires « jobs à la con » et les attitudes les plus nauséabondes – un message de révolte est une idée stylée.
Initiée par les Indignés espagnols en 2011, elle a fait son chemin en France, et dans de nombreux autres contrées comme la Grèce, les États-Unis ou la Tunisie… Voici le texte de ralliement sur le groupe Facebook français Montre ton indignation sur les billets de banque.
« S’il est subversif d’écrire sur les billets de banques, alors c’est un acte révolutionnaire.
L’argent passe dans toute les mains, celle du riche, du pauvre, indépendamment de la couleur de peau, des croyances, des idées, des sentiments, des peurs, des espoirs.
Alors l’argent est le parfait moyen de communication, pour le désespoir de cette société.
Car l’argent est notre loup, notre chaîne, notre prison, notre maître, notre triste illusion de liberté. Notre ennemi commun. »
Cet acte de détournement a une double vocation : il permet de communiquer au plus grand nombre une idée de changement, une volonté de « révolte citoyenne » positive et pacifiste. Et par la même occasion, il redonne du sens et une valeur « morale » à ces bouts de papiers numérotés.
Est-ce de la désobéissance civile ? Pas tout à fait car au vu de la loi, il n’est pas strictement interdit d’écrire sur les billets de banque. En effet, seuls la mutilation et l’endommagement peuvent entrainer le refus des billets, et les billets comportant annotations, chiffres ou phrases courtes ne sont « en principe » pas considérés comme mutilés…
Pour rassurer tous ceux qui hésiteraient à passer à cet acte délicieusement subversif, voici le texte de la DÉCISION DE LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE, du 20 mars 2003, concernant les valeurs unitaires, les spécifications, la reproduction, l’échange et le retrait des billets en euros.
« Lorsque les BCN savent ou ont des raisons suffisantes de penser qu’une infraction a été commise ou que les billets ont été mutilés ou endommagés intentionnellement, elles refusent de les échanger et les retiennent, afin d’éviter la remise en circulation de ces billets en euros ou d’empêcher le demandeur de les présenter à l’échange auprès d’une autre BCN. Toutefois, les BCN échangent les billets en euros mutilés ou endommagés si elles savent ou ont des raisons suffisantes de penser que le demandeur est de bonne foi ou si celui-ci peut prouver sa bonne foi. Les billets en euros qui sont mutilés ou endommagés dans une faible mesure, par exemple lorsqu’ils comportent des annotations, des chiffres ou des phrases courtes, ne sont en principe pas considérés comme des billets en euros mutilés ou endommagés intentionnellement.«
Poètes indignés, sages créatifs, anticapitalistes corrosifs et les autres, il ne vous reste plus qu’à passer à l’acte. Sortez vos stylos bille les plus stylés et sans hostilité, distillez votre style sur vos billets !
Photos : www.floue.net/lessentiel-est-invisible
[…] «L’argent passe dans toutes les mains, celle du riche, du pauvre, indépendamment de la couleur de peau, des croyances, des idées, des sentiments, des peurs, des espoirs. Alors l’argent est le parfait moyen de communication, pour le désespoir de cette société. Car l’argent est notre loup, notre chaîne, notre prison, notre maître, notre triste illusion de liberté. Notre ennemi commun. » «Est-ce de la désobéissance civile ? Pas tout à fait car au vu de la loi, il n’est pas strictement interdit d’écrire sur les billets de banque. En effet, seuls la mutilation et l’endommagement peuvent entrainer le refus des billets, et les billets comportant annotations, chiffres ou phrases courtes ne sont « en principe » pas considérés comme mutilés…» https://www.indigne-du-canape.com/nos-billets-de-banque-messagers-anticapitalistes-et-indignes/ […]
Bonjour, moi mon billet de 50 € m’a été refusé cette semaine pour deux mots et un chiffre en tout petit à brico leclerc
Oh ? Je pense que c’était de l’excès de zèle, je ne pense pas que cela soit légal du moment que l’on voit le ‘numéro de série’ du billet en intégralité.
c’est bizard le lien » Montre ton indignation sur les billets de banque. » n’existe plus…..
Bonjour cher indigné,
Comme promis, je suis venu faire un tour. J’aime bien le ton de ce blog… Hé oui, j’avais fait un article avec un sujet approchant, concernant les euros circulant en espagne. Ceci dit, à titre personnel, même si ce n’est pas interdit, je demanderais au commerçant voulant me refourguer un billet dans l’état du 50 euros de cet article, de m’en donner un autre… Un billet autant écrit risquerait en effet d’être refusé par les commerçants. A lui de se le faire échanger à sa banque…
Bonne fin de dimanche et bonne chandeleur !
Gilles.
Merci beaucoup pour ce commentaire cher Gilles/Solexine !
C’est à la discrétion du commerçant d’accepter ou non le billet malgré le texte de loi. Ceci dit, l’idéal c’est de tomber sur une personne qui le prendra avec le sourire en disant qu’il est d’accord avec le message et qu’il veut le faire tourner !
Bonne soirée !
L’ I
Bonjour, l’I
ça va faire un mois que je tourne sur ce site « indigné »
je retrouve ma vraie nature que j’ai perdu en « grandissant ».
je me lance sur ce sujet,
car j’aime la poésie des combattants
je vois rarement des billets de 50€ mais les 10€ vont tourner
avec des mots indépendants