L'Indigné du Canapé

Mais pourquoi le web est-il plein de « fachos » ?

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Les exemples sont légion (étrangère ?)…  Sur l’Internet, les propos déplacés voire fachos et racistes, occupent les espaces publics du web, les commentaires des articles, les forums et les réseaux sociaux. Mais pourquoi ? Pourquoi ont-ils l’air d’être plus nombreux dans le monde numérique que dans la vie réelle ?

Le web est un lieu mystérieux, un monde parallèle qui ressemble étrangement à notre monde physique mais qui répond également à des forces nouvelles et inattendues !

Lire aussi : Le racisme culturel, le danger à combattre

Par exemple, dans la vraie vie, on entend rarement des gens dire de manière décomplexée : « Ah ces Roms, je voudrais tous les voir morts ! » ou « Les Noirs ne sont pas égaux aux Blancs »… J’ai dit rarement, malheureusement, le web a permis un certain lâché-prise, en témoignent les diverses sorties désastreuses sur C. Taubira ou sur la dernière Miss France, entre autres. A l’inverse, sur le web, ce genre de propos pullule. C’est ce que l’on surnomme la « fachosphère », un monde vulgaire et imbécile qui ne rend fait vraiment pas honneur à notre humanité.

Mais pourquoi cela existe-t-il, me demanderez-vous ? Évidemment, les caractéristiques intrinsèques au monde du web n’y sont pas… étrangères ! Le fait de pouvoir écrire (et pas parler) de manière anonyme, avec un pseudo, caché derrière son écran, décomplexe grandement. Mais ce n’est pas la seule raison. Car sur le web, les intolérants sont organisés, bien mieux que les autres, et colonisent les espaces de discussion. Au moindre article humaniste juste et bien argumenté qui serait susceptible de déconstruire leurs mythes, ils débarquent à 10, 20, 50 et pourrissent les commentaires. Impossible de leur faire face, ils avancent en armée. Vous pouvez aller voir les commentaires de mon article sur la « Théorie du genre » sur Agoravox.fr, c’est édifiant !

Lire sur Agoravox : Mais genre tu crois à la « théorie du genre » ? (pfff !) 

A peine l’article validé que des dizaines de commentateurs peu scrupuleux sont venus pourrir le débat de commentaires plus ou moins erronés sur l’article. J’ai été surpris puis une des commentatrices m’a apporté la lumière : j’avais visé juste, j’étais un danger, il fallait tuer cet article dans l’œuf.

Témoignage d’un ancien activiste web d’extrême-droite

Plus intéressant encore, le témoignage d’un ancien militant de l’ultra-droite, spécialisé justement dans la manipulation par Internet. Découvrez quelques secrets de la fachosphère à travers cette interview extrêmement enrichissante réalisée par le journal Midi Libre !

[…] Quels étaient vos buts ?

On partait du principe que notre rôle était de « réveiller les consciences nationales », de dire la vérité aux Français, qui étaient anesthésiés par les politiques et les médias. Nous considérions que les médias mentaient tous, que nous vivions dans un Etat « ripoublicain », corrompu par des élites mondialistes, que la race blanche était en danger, tout ça. Et comme on était peu nombreux, on a surtout utilisé internet. C’était pratique pour faire passer nos messages, et ça ne coûtait pas d’argent.

Je sais qu’au Bloc (Bloc identitaire, NDLR) et au FN ils ont des méthodes analogues, l’essentiel de celles que nous utilisions venaient d’ailleurs de leur fascicules de formation des militants.

Comment procédiez-vous ?

Tout était assez codifié. Il fallait en priorité « squatter » les sites d’information générale à la recherche de toutes les informations « raciales » possibles. Monter en épingle les fais divers lorsqu’ils concernaient des étrangers, quitte à les faire « mousser » sur Facebook ou sur les forums. Les réseaux sociaux et les commentaires dans les articles de presse étaient l’idéal pour ça.

Nous avions clairement identifié l’idée qu’il fallait que nous ayons des pseudonymes « réguliers » de manière à recruter à nos idées, de manière à ce que les gens, à force de lire notre nom se disent : « Il a raison ce gars-là » et se rapprochent de nous. Il fallait aussi créer des profils « ponctuels » juste pour donner l’effet de masse, donner l’impression que c’était la « base » des gens qui pensait comme nous. Ça, c’était facile, parce que globalement les gens partagent nos idées sur les délinquants.

Mais il fallait agir subtilement. Ne jamais parler des Arabes et des Blancs en tant que tel, mais reprendre des thèmes « humanistes » en parlant par exemple des « nantis antiracistes et mondialistes qui cherchent à écraser les pauvres qui supportent le racisme antiblanc ».

Quel était votre rôle précisément ?

Mon travail consistait aussi à faire des revues de presse sur plusieurs blogs, et en ne prenant que les histoires qui mettent en scène des étrangers pour ensuite de démontrer que tout les problèmes venaient d’eux. Mais évidemment, on ne se limitait pas aux faits divers. Il était super-important aussi de prendre les articles parlant des initiatives sur la « diversité ». Ce mot est parfait pour détecter les articles de presse où il va être question d’argent public donné aux associations étrangères.

En publiant souvent des articles sur ces sujets on pouvait ensuite facilement s’y référer pour donner l’impression que les pouvoirs publics se soucient plus du bien-être des immigrés que des « Blancs» (le mot que nous employions à l’époque pour parler de nous).

Pourtant ce genre de discours tombe facilement sous le coup de la loi contre l’incitation à la haine raciale…

Bien sûr. C’est la raison pour laquelle nous avons développé notre terminologie, en disant les choses d’une certaine manière: « être positif ». Ne pas dire « c’est la guerre civile, les Arabes ne veulent pas être intégré ». Une telle phrase fait fuir les gens qui ne sont pas engagés à nos côté, mais dire « la plus grande fermeté est nécessaire pour retrouver la paix civile ». Ça veut dire la même chose, parce que ça donne à penser qu’on est en guerre, mais ça donne l’impression qu’on est plein de sagesse.

Les gens « mordent » beaucoup plus facilement à tout ça, et finalement, ce sont eux-mêmes qui dans les commentaires vont dire ce que nous, on ne peut pas écrire.

Après tout s’enchaîne. Comme les gens répètent le même discours que nous, mais sans précautions oratoires, leurs commentaires sont censurés par les journaux « sérieux » (la loi interdit ce genre de discours et les journaux se protègent en ne les publiant pas). Il est alors extrêmement facile de les épauler en critiquant la scandaleuse censure dont font l’objet ceux qui pensent comme nous, et à parler d’une collusion entre les médias et les « antifrançais ».

Vous avez d’autres exemples ?

Je pourrais en donner pendant des heures, mais par exemple il suffit de prendre un pseudo à consonance musulmane et lancer des insultes aux Français, en prônant une République islamiste à Paris ou ce genre de choses. C’est très gros mais ça marche à chaque fois.

Vous n’aviez pas l’impression, avec ces méthodes, d’être vous même à l’origine d’une manipulation politique ?

Bien sûr que non. Puisqu’on était sûrs d’avoir raison, que les mondialistes voulaient notre peau, tout les moyens étaient bons. De toute façon, sans creuser vraiment l’actualité, c’est toujours ce qui émergeait, alors c’était facile de le mettre en avant. Défendre la « race » nous paraissait être une mission sacrée.

Bien sûr maintenant, je me rends compte que les « flots d’argent » déversés sur les associations d’immigrés sont surtout là pour gagner la paix sociale, qu’il s’agit d’initiatives bidon pour éviter une explosion des banlieues, et que souvent même l’argent annoncé n’arrive pas jusque là. Sans compter qu’il s’agit en réalité de petites sommes.

J’ai compris aussi qu’on parlait surtout de délinquance quotidienne, des petits trucs comme des vols de sac à main ou des voitures incendiées, mais qu’on ne parlait pas de certaines « grosses affaires », parce qu’elle ne concernait pas des étrangers. Et que les gros délinquants, les banquiers et les hommes d’affaires véreux, on n’en parlait jamais, sauf lorsque « par bonheur » ils étaient juifs, franc-maçon ou ce genre de chose et que donc on pouvait en tirer le fil du complot des « riches antiracistes ».

Avec le recul, je sais maintenant que le problème de la délinquance est lié à la pauvreté de certaines populations, et pas à leur origine ethnique, mais pour un rural comme je l’étais à l’époque les choses étaient différentes. Je réagissais avec mes tripes pas avec ma tête. […]

Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur Midi Libre !

La conclusion de cet article : ne vous laissez pas avoir par ces stratagèmes qui parlent à vos tripes et plutôt qu’à votre tête. Ce n’est pas parce que l’Internet permet une liberté d’expression plus grande et moins contrôlable qu’il faut en perde notre respect et notre intelligence.

L’indignation est une force positive, la haine n’est que négative ! Indignados, vamos !

 

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2 commentaires

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  • L’article oublie un facteur important favorisant cette invasion fachosphérique: la censure des sites d’info de tous les commentaires  » de gauche  » antiraciste et antifasciste, et ce, de façon arbitraire. Ainsi, un commentaire de gauche critiquant efficacement une vomissure raciste à peine voilée (en général, c’est même un flot d’injure… c’est même à ça qu’on les reconnaît^^), eh bien se voit purement et simplement censuré. Raisons invoquées? Ne respecte pas la charte. Mais dire qu’une femme voilée « mérite le viol ou l’agression qu’elle vient de subir » est tout à fait respectueux de ces dites règles… Bref, tout comme l’info traitée est continuellement orientée, la sélection méticuleuse des modérateurs cherche à montrer, plus que de raison, une France qui ne serait que fasciste, haineuse… QUand on sait les problèmes financiers que ces médias de masse rencontres, on peut comprendre les titres accrocheurs, la sélection de commentaires haineux, et tout ce qui, de près ou de loin, contribuent à plus de visibilité. Et c’est aussi à cause de tout cela qu’on a l’impression que la fachosphère pullule, alors que ce sont à peu près les mêmes (et ils sont peu) sur tous les sites…

  • tu écris des articles intéressants, mais les publier sur agoravox ?
    agoravox au même titre que le grand soir, houlala ou encore boulevard voltaire est devenu un repère de conspirationnistes, de réac et de l’extrême droite, pas étonnant que tu es des commentaires de ce genre, tu parles de la fachosphère, pour moi en publiant sur agoravox tu es en plein dedans 😉

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