L'Indigné du Canapé

Et si les salariés devenaient leurs propres patrons ?

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Dans le 20 minutes du 24 octobre, une interview de Benoit Hamon, dans le cadre du mois de l’Économie Sociale et Solidaire. Dans cette interview, une bonne idée : faciliter la reprise par les employés des entreprises dont les patrons veulent se débarrasser. Mais une idée qui ne semble pas suffisamment exploitée…

Rapidement, qu’est-ce que l’Économie Sociale et Solidaire ? Déjà, ce n’est pas une idée d’extrême-gauche, loin de là. L’ESS reste de l’économie, soumise à des logiques de profits voire de rentabilité, de concurrence etc. Avec quelques garde-fous tout de même, comme une lucrativité limitée (et un réinvestissement lié à des objectifs sociaux), des modes de gouvernance bien plus participatifs et démocratiques, une attention accrue sur les problèmes écologiques

C’est donc dans le cadre du mois de l’Économie Sociale et Solidaire (novembre) que notre Benoit Hamon – ministre de l’Économie sociale et solidaire et de la Consommation – a parlé de mesures visant à favoriser la reprise par les salariés eux-mêmes des entreprises lâchées par leurs patrons.

« A l’heure actuelle, pour reprendre une entreprise sous forme de Société coopérative et participative (Scop), les salariés doivent réunir 51% du capital. Nous allons leur permettre d’en prendre le contrôle en posant sur la table seulement 30% de ce capital […]

Le capital restant pourra être complété par des investisseurs institutionnels, notamment la Banque publique d’investissement (BPI), par le biais d’un fonds dédié aux Scop. Avoir comme co-investisseur la BPI facilitera certainement la recherche d’autres partenaires financiers. Il va être bien plus simple de créer des Scop dans ce pays. »

Le ministre précise que le chef d’entreprise n’aura aucune obligation de choisir comme repreneur la Scop créée par ses salariés. Enfin, il assure que les employés seront informés dès que l’employeur prendra la décision de vendre son entreprise, mais qu’ils auront un devoir de confidentialité à respecter.

Mais ne devrait-on pas empêcher tout bonnement (sauf raison inattaquable) les patrons des entreprises qui continuent de faire des bénéfices de mettre au chômage des employés dont le travail continue de les enrichir ? Et si ces chers dirigeants sont mécontents de faire des plus-values à 5 chiffres et veulent vendre pour en faire à 7 chiffres ailleurs, pourquoi ne les obligerait-on pas à céder leur entreprise aux salariés ? Voilà une mesure un peu plus radicale qui viendrait faire du bien aux chiffres du chômage comme au problème de la délocalisation.

La fermeture du site PSA d’Aulnay-sous-Bois est emblématique de ces entreprises qui ferment en donnant pour cause une rentabilité insuffisante, mettant au chômage des milliers d’ouvriers, alors même que le groupe réalise des bénéfices !

Et à ceux qui pensent que les patrons sont indispensables au bon fonctionnement d’une entreprise, je leur donnerai l’exemple de Zrenjanin en Serbie, si bien expliqué dans le livre Les sentiers de l’utopie. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres mais il mérite réflexion…

 

Photo : © DR

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