A Munich, les élus locaux et les habitants ont fait un choix : celui du lien social, de la qualité de vie et de l’écologie. On peut vivre dans une grosse ville européenne et habiter dans des conditions enviables. La preuve car Munich, c’est quand même 1,5 million d’habitants intra-muros et près de 2,4 millions d’habitants en tout !
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Transport et logement
A Munich, plus de 17% des déplacements de la population se font en vélo et quand les élus investissent dans les transports, ils préfèrent le tram et le métro aux lignes de bus et aux aménagements routiers.
A Munich, lorsque les élus se lancent dans la construction de nouveaux logements, ils le font intelligemment, pour favoriser le vivre-ensemble et le lien social. En France, tous les trois ans, le gouvernement lance des aides et des abattements d’impôts pour faire construire soit du logement étudiant, soit du logement pour les classes moyennes, soit du logement social, soit du logement… Résultat : rien n’est fait sur le long terme et les problématiques de ghettoïsation ne sont pas combattues, mais approfondies.
A Munich, les nouveaux quartiers respectent (souvent) une seule règle simple et efficace : 40% de logements sociaux, 40% d’appartements à louer pour des personnes à revenu moyen et 30% à vendre pour des gens plus aisés ! Il y a aussi une réflexion sur les problématiques inter-générationnelles et de plus en plus de maisons construites pour favoriser le lien entre anciennes et nouvelles générations.
A Munich, on veut que tout le monde se sente investi dans son quartier. Les locataires comme le propriétaires ont leur mot à dire sur la politique de la ville, l’aménagement du territoire, le choix du nom des rues, le choix des énergies à utiliser…
Énergie(s) renouvelables
A Munich, la transition énergétique est en train d’avoir lieu, n’en déplaise à Angela Merkel et ses centrales nucléaires adorées. En 2006, la majorité municipale (sociale-démocrate-verte) a décidé de fournir les Munichois avec 100% d’énergie renouvelable dès 2015 et d’être entièrement autonome en ressources énergétiques dès 2025.
L’installation massive de panneaux solaires dans la ville et d’éoliennes tout autour de Munich demandera une participation de la part de la Ville mais aussi de tous ses habitants, propriétaires comme locataires. Mais très vite, cette énergie propre deviendra plus que rentable car elle allègera considérablement d’autres factures.
De plus, elle va créer de nombreux emplois dans ce secteur !
Consommation réfléchie (locale et autosuffisante)
A Munich, on comptait au bas mot fin 2013 plus de 860 jardins communautaires. Ils fonctionnent sans en faire la publicité à tous les coins de rue et permettent de cultiver des fruits et des légumes dans la convivialité et le respect de la nature, mais aussi d’organiser de nombreux événements solidaires autour des idées de « vivre ensemble » et de « manger sainement ».
A Munich, depuis 2009, le projet Agropolis avance. Il a pour but ultime d’installer durablement des circuits-courts d’alimentation pour permettre aux Munichois de manger des fruits et des légumes produits à Munich et dans ses environs, réduisant d’autant les coûts de transport (et la pollution que cela engendre, notamment en assurant la livraison de la marchandise par tram). Voici le projet en quelques lignes :
La stratégie implique d’élaborer une vision entièrement nouvelle aussi bien du système alimentaire que de la ville contemporaine ; elle s’attache principalement à promouvoir une culture alimentaire durable auprès des habitants et à mettre en place au préalable une infrastructure adaptée. L’élément clé pour y parvenir est d’affecter des espaces urbains sous-exploités à la production alimentaire. Agropolis considère qu’une fois les aliments produits, il faut les transporter et les traiter ; enfin, les consommateurs doivent les juger acceptables. À cette fin, le projet prévoit des « trams alimentaires» qui livrent en ville les produits frais en provenance des zones de production urbaine.
Et ces projets de villes comestibles, c’est l’avenir !
Bientôt à Paris ou ailleurs ?
Évidemment, toutes ces méthodes et mises en places sont parfaitement transposables en France. Même à Paris, où beaucoup de gens seraient heureux de vivre dans une ville enfin plus verte et plus humaine ! Au-delà de manger des produits locaux (et bio dans le meilleur des cas) et de s’investir dans la transition énergétique, le fait d’avoir son mot à dire dans la construction de nos quartiers permettrait de renforcer un lien social qui se délite totalement et qui est le terreau favorable aux intolérances, au racisme, au communautarisme, et donc aux catastrophes.
Recréer du lien et de la justice sociale, ce serait éminemment plus utile que de créer des lois liberticides sur le Renseignement !
Concernant l’autonomie alimentaire à Paris, une étude universitaire (dont je n’ai malheureusement plus la source) expliquait qu’avec moins de 20% de la totalité des terres agricoles d’Ile-de-France, on aurait assez d’espace pour cultiver et fournir toute la région (près de 10 millions d’habitants) en nourriture locale et biologique. Comme cela serait beau.
Mais cela demanderait un véritable effort communautaire et politique, notamment pour changer notre manière de vivre et de consommer… Car dans le même temps, nous continuons dangereusement et à un rythme effréné à polluer nos nappes phréatiques, mettant en péril notre capacité à être et à devenir un jour autosuffisants.
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Quand déposséderons-nous le lobbies de la FNSEA de son monopole dans les choix agricoles de notre pays ? Quand exigerons-nous de pouvoir manger sainement, pour nous, nos terres, notre planète ?
Quand exigerons-nous de vivre pleinement ?
Sources : 20Minutes, La Gazette de Berlin, ryerson.ca
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