L'Indigné du Canapé

Le Luxembourg, les multinationales et l’évasion fiscale !

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Quels sont ces accords liant le Luxembourg aux multinationales ?

Des accords fiscaux secrets entre 340 multinationales hyper riches et le Luxembourg ont été révélés ces derniers jours dans une grande enquête menée par le consortium de journalisme d’investigation américain ICIJ (International Consortium of Investigative Journalists) et quarante médias étrangers. Les plus grands groupes du monde transfèrent leurs profits au Luxembourg où ils ne sont pas taxés, ou très faiblement. Pratique pour faire de belles recettes et payer grassement les actionnaires. Pratique pour arnaquer l’État, et par extension tous les « citoyens » (en considérant que nous vivons dans une démocratie, ce que je démens personnellement).

Ces accords sont « légaux » mais ils nécessitent de gros efforts logistiques car ils doivent malgré tout contourner les différentes législations dans de nombreux pays. Ces montages financiers ardus impliquent le Luxembourg mais aussi tous les paradis fiscaux les plus exotiques et ne sont clairement pas à la portée de n’importe quelle petite entreprise.

« On a toujours su que les grandes boîtes se débrouillaient pour payer moins, mais on n’avait presque jamais eu la chance d’avoir ‘la boîte noire’ du système. Là, toutes les étapes sont identifiées, on connaît le rôle de chaque société dans le montage ainsi que les montants ou les pourcentages de tel ou tel mouvement financier, » a expliqué le journaliste Edouard Perrin à francetv.info.

Pourquoi ces accords sont-ils secrets ?

Ce système, appelé le « tax ruling », est légal donc, mais fait du Luxembourg un véritable paradis fiscal (au moment où l’Europe dit vouloir s’attaquer aux paradis fiscaux, ce scandale fait tâche). Quelles sont les entreprises concernées par le « tax ruling » ? Toutes les plus grosses, évidemment : dans la liste figurent Apple, Amazon, Ikea, Verizon, Coca-Cola et Pepsi, Heinz, Burberry et LVMH, les laboratoires pharmaceutiques (GSK, Mylan, Teva) ou encore Axa et le Crédit agricole pour la France. Sur les 548 accords passés depuis 10 ans, environ 58 concernent la France. Cocorico.

Ces accords ne devraient de toute évidence pas être très bien vus par le citoyen lambda qui lui, paie ses impôts, sans faute (sauf quand il est atteint de phobie administrative, évidemment). Voilà pourquoi les grands groupes cachent ce genre de pratiques : parce qu’ils sont doublement privilégiés. Dans ce contexte de crise, qui peut accepter que ce soient les plus riches qui soient les mieux aidés, les plus facilités, toujours ?

« Ils ont le droit de le faire, pourquoi ils ne le feraient pas ! »

Des failles dans la loi autorisent les grosses entreprises à s’exonérer de milliards d’euros d’impôts tandis que les plus petits contribuables sont obligés de s’endetter et de surfer avec la pauvreté pour les payer, car eux n’ont droit à aucune faille. Alors c’est vrai ça, pourquoi Coca et Axa (qui en France, serait imposé à 33%) ne le feraient pas ? Mais le simple fait que la loi les y autorise est une honte !

Paradis-Fiscaux

N’y a t-il pas un problème éthique cependant ?

Ces recettes diluées dans les paradis fiscaux représentent des milliards d’euros évaporés. Des milliards que la France cherche désespérément, en faisant croire à qui veut l’entendre que c’est très compliqué de les trouver, et que nous – petits soumis que nous sommes – allons devoir faire des efforts. Au nom de la patrie. Cela ne vous rappelle pas quelque chose ?

La France, la crise, les chômeurs qui coûtent trop cher, le CDI qui est devenu un privilège. On se moque de nous, on cherche à nous diviser, et surtout, à casser nos maigres acquis sociaux. Alors que la vraie urgence serait d’empêcher ces multinationales multimilliardaires de pouvoir éviter de passer par la case impôts.

Ainsi, elles réinvestiraient une maigre part des bénéfices énormes qu’elles font en exploitant leurs salariés grâce à la fameuse épée de Damoclès : si le groupe fait moins de bénéfices, il faudra licencier ; si le groupe fait moins de bénéfices, il faudra délocaliser ; si vous n’acceptez pas une baisse de salaire, on trouvera toujours des gens pour faire ce que vous faites à 39h pour le SMIC… Et ces réinvestissements qui nous sont dû permettraient enfin à nos chers hommes politiques de trouver ces fameux milliards qui disparaissent ?

Lire aussi : L’augmentation de la richesse mondiale, l’élite et le vol organisé

En Europe, le seul impôt qui soit un tant soit peu harmonisé, c’est l’impôt des pauvres, la TVA (l’Etat touche environ 20% de tous les produits que vous achetez, que vous soyez smicard ou riche comme Crésus). En revanche, les autres ne le sont pas. Pratique ? Oui, pour les riches. Moi, je préfère le mot injuste.

Les riches ne paient plus, le pauvre paie pour eux

La stigmatisation du pauvre, du Smicard, du Rmiste, de l’étranger, de l’intermittent, est une honte quand on sait combien l’État perd comme argent à laisser ce genre d’actes se produire de manière tout à fait consciente. Les puissances financières s’en sortent toujours, car leurs représentants dinent aux mêmes tables, serrent les mêmes mains, côtoient les mêmes plateaux télés, représentent la quasi totalité des lobbies qui soufflent les futures lois aux élus…

Lire aussi : Les supermarchés illégaux doivent 418 milliards d’euros

Il faudrait que tout le monde prenne conscience que le véritable ennemi de la démocratie, c’est la finance mondialisée. Pas votre voisin, même s’il a quelques jours de vacances de plus et quelques centaines d’euros de plus sur sa fiche de paie…

 

 

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