En me baladant sur liberation.fr, je suis tombé sur un article qui m’a beaucoup plu, intitulé : « Vers une société de « jobs à la con » ? »
En fait c’est un Indigné, David Graeber de son prénom – anthropologue à la London School of Economics et figure du mouvement Occupy à Wall Street – qui a rédigé une véritable diatribe anticapitaliste intitulée « On the Phenomenon of Bullshit Jobs » (« Sur le phénomène des jobs à la con »). C’est Strike !, un magazine de gauche Outre-Manche qui a publié l’essai.
Mais que dit-il, ce cher David, dans son pamphlet ?
En gros, David nous explique que grâce à l’industrialisation et la mécanisation de la société, il n’y a plus assez de travail pour tout le monde, alors les puissants créent des jobs inutiles pour continuer à nous faire bosser comme des idiots devant nos ordinateurs. David crie à la manipulation de la technologie pour continuer à nous astreindre à nous lever tous les matins, pour que la maxime « métro, boulot, dodo » n’ait pas de plomb dans l’aile, en fait. Il écrit aussi que les jobs les plus utiles sont souvent les moins valorisés en termes de salaire (exception faite des médecins)…
A y réfléchir, il y a du vrai dans sa réflexion. Quels sont les jobs vraiment utiles ? Médecin, éboueur, mécanicien, agriculteur, professeur, et quelques autres… Notre vie de tous les jours serait-elle différente sans « les jobs à la con » ?
Un monde sans profs ou dockers serait bien vite en difficulté, et même un monde sans auteur de science-fiction ou musicien de ska serait clairement un monde moins intéressant. En revanche, il n’est pas sûr que le monde souffrirait de la disparition des directeurs généraux d’entreprises, lobbyistes, assistants en relation presse, télémarketeurs, huissiers de justice ou consultants légaux. Beaucoup soupçonnent même que la vie s’améliorerait grandement.
Du coup le système libéral capitaliste se retrouve dans la situation peu envieuse du grand écart : d’un côté, elle continue de scander son leitmotiv « travailler plus pour gagner plus » à qui veut l’entendre, à refuser la réduction du temps de travail – pourtant mathématiquement inévitable – et de créer des jobs inutiles, mais la réalité, c’est que de plus en plus de gens sont payés à vérifier ce que font les autres, ou à ne rien faire tandis que le nombre de chômeurs augmente inexorablement… Un monde un peu décadent en somme. Merci de nous donner matière à réflexion, David !
Photo : © Brendan McDermid Reuters
Les jobs « à la con » se développe en même temps que l’accélération du temps. De nos jours, tout va plus vite et les innovations tels que les trains à grande vitesse ou Internet vont dans ce sens. Donc tout va plus vite mais cela nous oblige à réaliser plus de tâches.
Il est devenu un tel que les entreprises ont développé depuis le taylorisme des techniques de pointage, de surveillance durant le temps de travail.
Alors si on couple les jobs « à la con » et le temps de plus en plus rapide, d’ailleurs, aurons-nous vraiment le temps d’y réfléchir, nous ne savons où va notre société. une chose est sûre, elle y va à grand pas!!!!
À ce sujet voir l’article paru sur le Monde diplomatique :
http://www.monde-diplomatique.fr/2012/12/CHOLLET/48504
Bonjour l’indigné du Canapé,
Tu as vu la série de documentaires intitulés « Génération Quoi » ? et qui a été diffusée sur France 2, il y a un mois environ ?… au sujet des job à la con.
Vachement bien. Je te conseille de voir si elle est dispo sur Youtube.
Bisous
La vieille de la promo M1
Bonjour Annie !
Je ne connais pas du tout cette série de docus, mais je vais aller essayer de la dénicher dans la forêt luxuriante du World Wide Web !
Merci beaucoup pour ton commentaire.
L’Indigné du Canapé
Cher Indigné en décalage horaire, merci pour cette contribution.
J’ai bien lu l’article que tu joins, il est en effet très intéressant.
C’est bien le capitalisme vu comme la seule bonne solution qui nous entraine dans cette course effrénée et de plus en plus illogique.
On cherche une croissance exponentielle et infinie sur une planète dont la taille et les ressources ne sont ni exponentielles, ni infinies. Alors, pour créer de la richesse quelque part (au prix de jobs à la con et de rythme de travail démentiels) on crée ailleurs de la pauvreté…
Et on finit (ou finira) avec un monde sans queue ni tête où 1% de la population mondiale vivra de rentes sur le dos de 50% d’une population qui travaille à en mourir pour un salaire de misère, mais qui le fera pour ne pas finir dans la grande déchéance comme les 49% restants…
Qui a hâte ?
Je l’ai aussi lu cet article. Il m’avait plu et fait réfléchir mais aussi pas mal déprimé. On espère tous ne pas faire un job à la con et puis on se rend compte de notre totale inutilité. ..
Merci pour ton commentaire ! Il ne faut pas déprimer, il nous reste tant de choses à faire !
Et si un jour on se rend compte que l’on gâche notre vie dans un travail aliénant et sans intérêt, libre à nous de devenir maraîcher, assistant social ou d’aller élever des chèvres au soleil !
Je connais des assistantes sociales qui font un boulot à la con
Oui, mais ceci n’est pas du au contenu de leur travail.
C’est dû au fait que ce travail soit soumis aux injonctions libérales, de rapidité, de rentabilité,
mais que ce n’est pas comme cela qu’on travaille avec de l’humain, ce qui crée de l’absurdité pour tout le monde ! 😉