L'Indigné du Canapé

Pourquoi le Plan Pauvreté est une nouvelle arnaque ?

Macron s’est toujours présenté comme un homme modéré, un centriste, inspiré par les modèles scandinaves et notamment le modèle danois, considéré comme « social-libéral »… Mais dans les faits, le côté social de Macron ne saute pas aux yeux. Pire, c’est de la poudre de perlimpinpin !

Êtes-vous bons en maths ?

Si oui, vous n’allez pas avoir de mal à suivre (ce ne sont que des multiplications et des divisions, j’espère ne pas avoir fait d’erreurs) et à comprendre comment son gouvernement libéral fait pour privatiser les profits et socialiser les pertes.

Le Plan Pauvreté, c’est censé être 8 milliards d’euros investis en plus par l’Etat sur 4 ans, soit 2 milliards par an. L’argent de l’Etat, c’est le nôtre, c’est donc nous tous, collectivement, qui allons financer ce plan. Oui, oui, tous, car même les plus dominés* dans le processus productif participent, notamment à travers la TVA, l’impôt le plus injuste.
En France, on compte 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.
Alors, à l’aide d’une simple division, on aboutit à quel résultat ?

Ce Plan Pauvreté équivaut à 250 euros par an et par personne dominée, soit 0,68 centimes par jour !

Très bien, on constate bien qu’une aide va être apportée aux plus modestes. Mais ne nous arrêtons pas là, et rappelons-nous de l’aide apportée aux plus aisés par Macron au début de son mandat.

La suppression de l’ISF – même s’il a été remplacé par un IFI bien moins exigeant fiscalement parlant – va entraîner une perte dans les caisses de l’Etat.
Même en étant très optimiste, imaginons que cette perte ne soit que de 12 milliards d’euros sur 4 ans, soit 3 milliards d’euros par an.
Imaginons que cette suppression profite à 1% de très très riches, soit 660 000 personnes…
Alors, à l’aide d’une simple division, on aboutit à quel résultat ?

Ce remplacement de l’ISF par l’IFI équivaut à 4545 euros par an récupéré par les dominants (dans le processus productif) au détriment de l’Etat et donc, potentiellement, des plus dominés. Soit 12,4 euros par jour !

Soit un coup de pouce apporté aux très très riches de France… 18 fois supérieur à celui apporté aux très très dominés, ceux qui sont en-dessous du seuil de pauvreté, soit en dessous de 1000 euros par mois.

Comment peut-on évoquer le mot « social » face à un tel constat, surtout quand l’on sait que les inégalités économiques ne font qu’augmenter depuis 40 ans ?
Comment peut-on évoquer le mot « social » quand on voit à quel point le gouvernement Macron maltraite la Sécurité Sociale, les hôpitaux, les écoles, bref, tous les services publics, qui constituent le principal rempart à l’extrême pauvreté.
Comment peut-on évoquer le mot « social » quand on voit à quel point ce sont toujours les mêmes, ceux qu’on appelle les assistés, les feignants (chômeurs, retraités, stigmatisés), qui sont pointés du doigt, et à qui on demande des efforts ?

Bilan : le Plan Pauvreté est un arbre qui cache une forêt.
Ce ne sont pas les dominés qui coûtent cher à la société, ce sont les riches, par leur refus de participer à la solidarité nationale (et plus encore par leur capacité à empêcher toute production d’un discours alternatif, mais ce n’est pas le sujet ici).
Sans suppression de l’ISF, on aurait pu faire un Plan Pauvreté 18 fois plus ambitieux, sans demander le moindre effort supplémentaire aux à qui que ce soit. Et imaginez si le Gouvernement décidait de s’attaquer enfin à la fraude fiscale, près de 100 milliards d’euros selon une enquête récente… Imaginez un peu, si on récupérait cette somme, fruit de notre travail, et qu’on l’utilisait, contre la pauvreté, la précarité dans les services publics (éducation, santé, transports), contre la catastrophe écologique, etc.

Imaginez un peu comme notre société retrouverait des couleurs

Nous sommes dans des parodies de solutions aux situations extrêmes et inacceptables que crée le capitalisme ultra-libéral.
Voilà ce qui permet de définir, sans hésitation ni erreur, Macron comme le Président des riches.

 

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*pour comprendre pourquoi j’ai préféré le terme de « dominés » au terme de « pauvres », je vous invite à regarder cette très bonne intervention de Bernard Friot sur le pouvoir des mots

 

Sources :
https://www.lci.fr/politique/cantines-a-1-eur-creches-revenu-universel-d-activite-les-principales-mesures-du-plan-pauvrete-presente-par-emmanuel-macron-2098229.html
https://www.challenges.fr/economie/fiscalite/impot-la-verite-sur-le-cout-de-la-suppression-de-l-isf_14281

3 commentaires

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  • Bonsoir, et merci pour ce témoignage qui m’a fait monter les larmes, de compassion et de rage, car ce monde se déshumanise sous nos yeux à grand renfort de chiffres et de courbes et de schémas et de peurs… et tant qu’une majorité aura le ventre rempli et aura le nez en l’air à regarder des pitres jouer avec nos vies (nos richesses, nos valeurs, nos lois), nous resterons dominés, à nous entre-déchirer pour des miettes.
    D’où je suis, je vous envoie force et respect.
    Si jamais vous voulez partager ce témoignage en article sur le site, ce serait avec grand plaisir.
    Bon courage, dignement,
    L’ I

    • Aucun problème, l’indigné, pour partager..J’ai rencontré un peu tard votre « journal », ou devrais dire, il n’est jamais trop tard, mais à l’heure ou mes (ex) collègues se bousculent aux portiques de « grandes surfaces » pour s’affairer à acheter à tout prix, sachez que je suis particulièrement heureux d’entendre un pote caissier se bidonner entre deux spaghettis « tu verrais, ça sonne de partout, je n’ose pas rire parce qu’on est « maté » en caisse par plus haut, mais hors de question que j’aille leur courir après..Et tu sais ce qui piquent ? De la bouche, mais comme ils ont trouvé le moyen de coller des antivols sous les codes barres, ils y a quelques foies gras hurlants, aux caisses…. » Alors vous voyez, c’est là que je me marre et paradoxe, que les spaghettis, du coup, ils restent froids et collés dans l’assiette en attendant d’être réchauffés le soir, parce que les larmes me montent…Même quand je n’étais pas encore vraiment en galère, a cause des abus de l’hôpital qui bafoue le droit de personnes comme moi qui ne peuvent pas se payer une assistance juridique pour les attaquer, je prenais toujours un plus, et pas du nestlé, hein, du local, pour les quelques potes SDF que je me suis fait, en m’asseyant avec eux..Parce que souvent, ils savent se mourir juste d’une présence, alors oui, faites passer, parce que « sur le terrain de ces hommes là, j’y ai toujours été, et d’autant plus aujourd’hui…Je perçois autour de moi quelques éveils des consciences, rien que le fait de faire, d’y être et donc d’être, ça doit en questionner quelques uns…Je vais faire 50 piges, j’ai une santé solide même si je mange moins, je mange au moins AVEC, et le plus important, pour moi, pour que perdure ma lumière intérieure, c’est que chacun se positionne sur la notion d’indifférence..La pauvreté n’est pas innée, même chez les plus pauvres, elle est voulue pour opposer les hommes entre eux…Nous gagnerons, notre « noël », dont on se fout bien par ailleurs, sera avant, mais il ne sera en aucune sorte, une insulte à la vie…même si c’est sur le pavé..Alors allez y, partagez, la chaleur dans le froid, c’est la lumière que ceux de la rue et attention à ceux qui se croient à l’abri, je ne le souhaite à personne, opposent à l’indifférence du monde ; Merci pour votre journal où je n’ai aucune hésitation à dire ce qui est…

  • Pour ce faire, je vais tenter ici d’exprimer le plus simplement possible, quelque chose qui tient du vécu, étant principalement concerné par cet article, du simple et inéluctable fait que, après 17 ans de fonctionnariat hospitalier, je ne peux que me reconnaître dans ce seuil de pauvreté, que très cher et très loquace indigné, vous relatez sans aucune équivoque..Et lorsque j’évoque le fonctionnariat, décrié à corps et à cris par de nombreux ignorants, je tiens à préciser que je suis soignant, mais pas de ceux qui, comme les vieux livres en haut des étagères, sont aussi inutiles qu’inaccessibles, j’ai nommé les cadres de cadres et autres « éléments dits hautement supérieurs » les petits soignants -abeilles, ceux « d’en bas »..Sachez d’abord en ce qui concerne cette formidable institution qu’était, je dis bien « était », l’hôpital public, j’emprunterais ici un passage du formidable témoignage de Sabrina Aurore Ben Ali qui je l’espère, ne m’en voudra pas… »Dans une opacité totale, les réformes néolibérales menées au niveau national et européen ont crée les conditions de la libéralisation-soit, en langage non édulcoré, la privatisation rampante- de notre système de santé.Savez vous que juridiquement, il n’existe plus d’hôpitaux publics en France ? L’adoption de la loi de réforme de l’hôpital de juillet 2009 a, en effet rayé de la législation la notion d « ‘hôpital public « … » La révolte d’une interne, santé hôpital : état d’urgence aux éditions cherche midi..Vous aurez tous compris ? Non seulement heureux d’avoir démantelé récemment la loi du travail, le gouvernement sous le précédent et le nouveau « président » ont fait en sorte que notre système de santé est en grande avancée de démolition..Je m’exprime : « titulaire » également d’excellentes évaluations annuelles relevant de mon respect et de mon engagement à soigner avec tout ce qui fait ce que je suis encore et espère au demeurant rester, mais « titulaire » également d’une affection professionnelle, à savoir acquise dans l’exercice de mes fonctions, et d’un âge frôlant la cinquantaine, pour avoir toujours fait mon travail avec l’investissement que je dois aux patients rendus de plus en plus vulnérables par le manque de temps, de personnel et surtout d’écoute quand on vous parle tous les jours de « communication », me voilà donc au rebut..Mon salaire de décembre s’élève glorieusement à 500 €, déduction faite de ponctions que l’hôpital estime que je lui « dois ». Dette relative à un arrêt de travail faisant suite à un harcèlement moral en service (les plus investis, ça crée des jalousies, même entre collègues) et une pseudo réintégration dans différents services les plus difficiles physiquement..Que voulez vous, les brancardiers sont surbookés et il faut bien pallier aux postes non remplacés (départ en retraite, congés maternité et j’en passe)…Tout cela sur une durée de neuf mois (tiens, le temps d’une grossesse, histoire de « laisser couver ») Préjudice moral (vente de ma voiture, ok, c’est bon pour la planète, mais il ne s’agissait là ni d’un ferry ou avion, encore moins d’un falcon, déménagement dans un studio de 22 m2 (ok, je ne dors pas ..encore dehors) vente de la fameuse machine nespresso ( boycott de nestlé, je signe), mais le préjudice physique n’en n’est pas moins important : perte de poids, alimentation aléatoire même si je persiste à faire bosser les petits commerces alentour..Et un épuisement sans nom, aller d’un endroit à l’autre pour assurer de nombreux RDV pour tenter de faire reconnaître cette injustice car d’autant plus qu’une injustice, mes droits ont été ainsi bafoués avec de multiples tentatives de découragement et d’intimidation..Même les urgences psy ont été « sollicitées »..Passage devant un expert, que je remercie pour toute la compréhension qu’il a placé dans mes explications, c’est ainsi, quand vous ne savez pas mentir, il existe bien tôt ou tard quelques instances supérieures qui conservent en eux cette foi humaine…Et je continue le combat, avec une médecine du travail totalement désarmée par l’état des agents démolis, destabilisés par la machine…Mais qui s’investit pour tenter de sauver ce qu’elle peut tout en risquant la « guillotine » elle aussi…Alors oui, non seulement j’ai mal à l’hôpital, mais j’ai très mal en la foi que j’ai placé dans ces lieux qui devraient être humains par excellence. Ainsi, les plus agressifs demeurent, les plus empathiques sont « éjectés » du système..Le terme « sécurité sociale » a été remplacé par « protection sociale » ce qui tient de l’art immonde et trompeur du gouvernement, tout comme les multiples caméras en ville et les logiciels reliés à vos pièces d’identité biométriques, pour vous « protéger »..Encore une façon dévoyée de faire le contraire de ce que l’on vous dit qui sera fait, cela sous le regard et souvent l’acquiescement de milliers de français qui, tant qu’il y en a dans leur assiette et que le dimanche matin, la ballade est assurée à l’hypermarché de la ville, restent les dupes du système..Bon, je vous rassure, comme je n’ai jamais cessé de tendre la main, donner la pièce et le sourire aux oubliés de mon quartier, ils m’ont assuré le squatt au besoin, ces nécessiteux ces oubliés de ce p..ain de système  » t’inquiètes mon pote, le jour où ça va vraiment péter, nous, on sera là pour toi, il y aura toujours le braséro, parce que nous sommes l’origine de l’humanité, le feu, on sait l’allumer, on sait où aller pour dormir et surtout, on n’oubliera pas que toi, même quand ça allait « à peu près », tu ne nous a pas méprisé… »Alors,parce que cela n’arrive pas qu’aux autres, quels seront les survivants au milieu de tous ces « clônes inhumains » ?…………

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