L'Indigné du Canapé

L’égalité homme/femme… tu déconnes Simone ?

insultes-feministes

Voici une contribution signée « Salomé Saqué » :

Féministe (n.f.) : Membre de la gente féminine généralement aigrie, trop laide pour plaire aux hommes s’appliquant donc logiquement à les détester et à leur pourrir la vie afin de pallier à leur frustration chronique.

Synonymes : Mégère, fémen, hystérique. Et castratrice aussi.

Vous les connaissez ? Le gang des harpies à l’affût du moindre « mademoiselle » dans un formulaire, prêtes à dégainer leur poitrine nue devant les caméras de BFMTV sous n’importe quel prétexte ?

Parce que le féminisme ça craint

Aaaah, les années 70, ce temps où l’on pouvait encore se dire féministe tout en restant cool, époque bénie où le mot ne se trimballait pas encore le fardeau de sa réputation.
Seulement entre temps Simone de Beauvoir a pourri dans sa tombe et ses idées ont moisi avec elle. Aujourd’hui, le mouvement piétine et la cause ne concerne plus qu’une poignée de femmes considérées dans le meilleur des cas comme des névrosées ressassant inlassablement les moments forts de leurs années glorieuses, refusant d’admettre que la bataille est anachronique, et qu’elles ne retrouveront plus leur grandeur d’antan. Un peu comme Poutine avec l’URSS vous voyez ?

Les médias, eux, s’appliquent à brosser un portrait humiliant mais savoureux du féminisme, à coup d’images choc, d’interviews délurées et de montages biaisés.

Pourtant, les féministes s’exaspèrent de cette définition qui leur colle à la peau.
Alors elles répliquent, s’aventurent même à dérouler patiemment la liste des torts qu’elles subissent, afin de défendre le bien-fondé de leur cause. Parce qu’au début, elles sont convaincues qu’elles peuvent vaincre les préjugés à coup de bon sens. Puis inéluctablement confrontées au refus catégorique de leurs interlocuteurs, elles se résignent et ignorent les agitateurs, bien trop nombreux et ivres de bêtise.

Le problème, c’est que les féministes finissent par se complaire dans leur rôle d’héroïnes incomprises, s’indignant entre elles des injustices que leur genre subit au quotidien. Plus elles s’informent et creusent la question, plus elles se scandalisent de leur condition, et surtout de l’inaction, voire du mépris, d’une grande partie de la population.

Car oui, c’est une sombre réalité : la plupart des gens considèrent que chez nous l’égalité est acquise depuis bien longtemps, et que les vraies injustices faites aux femmes -style lapidation tout ça- se déroulent bien trop loin de notre beau pays. (Et puis dans le fond, qui sommes-nous pour juger les traditions d’autres cultures ?)

Je force un peu le trait mais l’idée est là.

C’est quoi le souci ? Défendre les droits de l’Homme, c’est beau, combattre les injustices, Bravo ! Mais le féminisme c’est navrant ! Si en soirée je glisse que je suis militante à Amnesty, pour les droits de l’Homme avec un grand H, quelle flopée de regards admiratifs je récolte ! En revanche, si dans un moment d’égarement j’ai l’audace de m’affubler du qualificatif de « féministe » : c’est le drame. Le début d’estime que je venais d’arracher à mon public vient tout juste d’être réduit en cendres. Dommage. Je me suis trompée de cause.

Parce que chez les français, les vrais, on est CHARLIE. On n’est pas féministe. Le clan des bien-pensants a exclu le droit des femmes du cercle (réduit) des causes pour lesquelles il est raisonnable de s’indigner en sirotant son Nespresso ! (Ou alors offusquez-vous des femmes voilées à la rigueur, si ça peut vous permettre de tenir des propos racistes tout en restant dans le sillage du politiquement correct).

Bref. Ce que je veux dire, et je le dis sans sarcasme, c’est que le féminisme jouit d’une image dégradante et dégradée : cause démodée réservée aux frustrées, tatillonnes et frivoles. Combat des bourgeoises en mal d’activité.

Parce que le droit des femmes c’est périmé

Je vais faire court promis et vous laisser en compagnie de quelques chiffres éloquents. « Parce que le féminisme est obsolète. » Vous pouvez bien prendre 2 minutes de votre temps pour avaler ça.

En France, en 2015 :

– Les femmes cadres gagnent 29% de moins que les hommes à travail égal (39,5% dans les activités financières et assurances)
– 80% des tâches ménagères sont toujours effectuées par les femmes.
– Les femmes sont 22% au Sénat.
1 femme décède tous les 3 jours sous les coups de son conjoint
84 000 femmes sont violées CHAQUE ANNÉE
– 223 000 femmes sont victimes de violences physiques/ et ou sexuelles par leur conjoint.
– 100 % des utilisatrices de transports en commun y ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle

Et dans le monde (si jamais ça vous préoccupe) :

1 femme sur 3 est victime de violences physiques ou sexuelles
200 millions de filles mutilées, excisées.
– 15 millions de filles sont mariées avant 18 ans chaque année

Ceci n’est pas de la victimisation. Ce sont les chiffres de l’ONU.

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Alors, oui. Je vous le confesse. Je suis féministe. Féministe parce que je ne prends jamais le métro le soir sans me faire aborder. Féministe pour m’être fait cent fois traiter de salope parce que j’étais en jupe. Féministe parce que je subis les regards concupiscents de ces messieurs chaque jour. Et que ça ne change pas. Féministe parce que l’on ne compte plus les études sociologiques qui dénoncent cette violence « silencieuse ». Féministe parce que le féminisme remet en cause des évidences intégrées comme naturelles, et que c’est comme ça que les sociétés évoluent. Féministe parce je me bats au quotidien pour plus de justice et d’égalité, et que le féminisme, je veux le croire, c’est encore ça.

Seulement ce n’est pas avec mes tirades enflammées du dimanche soir que je fais avancer les choses : et c’est à partir de là que ça me chiffonne.

En vous assénant de chiffres invraisemblables, et en vous laissant entrevoir un fragment de mes mésaventures, j’erre telle une ahurie essayant de rallier des gens à sa cause.
Mais soyons pragmatique : c’est un échec. Vous vous indignez de mon indignation et le résultat qui en découle est à l’opposé de mon initiative !

Quand je dis vous, je m’adresse aussi aux dames ! Oui vous ! Vous qui nous criblez de #jenesuispasféministe, vous qui surenchérissez bravement en société « C’est vrai hein, le féminisme c’est malsain ». Vous qui érigez fièrement votre ignorance crasse en vérité générale. Vous qui tenez tant à appartenir à la caste des femmes censées et respectables. Mais respectables aux yeux de qui ?

Oui je m’emporte, et ça me dessert. Mais pourquoi dois-je travestir mes convictions pour soigner mon image ? Pourquoi lorsqu’à table je divulgue par inadvertance que je suis féministe ma belle-mère manque de s’étouffer avec son gigot trop cuit ? Pourquoi ?

Mais reposez cette fourchette bon sang et répondez-moi !

Pourquoi n’ai-je pas le droit de dévoiler que je subis du sexisme, que ça existe, sans passer pour une « extrémiste », sans créer une polémique sur la pertinence de mon écoeurement ?

Je m’indigne du racisme, de l’homophobie, de la violence, de la corruption, de la pauvreté, des paradis fiscaux, de l’antisémitisme, et je m’indigne du sexisme, je m’indigne du fait que naître femme me donne moins de chances de réussir, et que cela m’expose à des violences. Et c’est mon droit le plus légitime.

Parce que le mot dérange

Enfin, si j’ose affirmer que le féminisme concerne tout le monde je me heurte inévitablement à l’éternel instigateur transpirant l’obscurantisme : « le mot est trop connoté et puis dans ‘féminisme’ il y a ‘femme’ donc c’est sexiste ». Non mais c’est quoi cette nouvelle lubie sur l’étymologie du féminisme ? C’est le mot qui vous contrarie ? Si ce n’est que ça on peut le changer, appelez-le comme vous voulez, universalisme, anti sexisme, égalitarisme, moi je l’appelle droit des femmes.

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A tous ceux qui se planquent derrière leur lâcheté : vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas. Je ne vous demande pas de vous tatouer le portrait de Simone sur le cul. Ni de rejoindre le mouvement ou d’être d’accord avec chaque revendication. Je vous invite à ne plus participer gaiement au lynchage aveugle des féministes. Respectez-nous, autant que vous respectez ceux qui se battent pour d’autres injustices.

Alors s’il vous plaît, Eugénie Bastiémachin et autres fanfaronnes antiféministes, je vous convie JUSTE à nous laisser tenter d’améliorer notre condition en paix ! Cessez de vous emmitoufler dans votre conservatisme à deux balles, et d’arborer vaniteusement votre couardise en société : « être féministe ce n’est pas raisonnable tu comprends ». Parce que se faire insulter dans la rue c’est raisonnable ?

Et vous messieurs, cessez de nous offenser de vos regards condescendants, arrêtez de traiter les rares hommes féministes de « fayots », « faibles », qui n’adhèrent au mouvement « que par intérêt ». Attention Scoop : ce n’est pas parce qu’un homme se bat pour l’égalité qu’il peut passer entre les cuisses de toutes les féministes. Intervenez quand vous voyez une femme (ou n’importe qui d’autre d’ailleurs) se faire agresser dans la rue, réagissez quand une fille se fait traiter de pute sous vos yeux, et arrêtez de proférer des inepties à propos d’un sujet que vous ne connaissez pas et ne voulez pas connaître. Ce n’est pas être radical que de se dire féministe. Alors, je vous en prie, triomphons contre les élucubrations douteuses et les préjugés qui nuisent tant à notre quête pour l’égalité.

Parce que le sexisme n’existe pas pour les personnes qui ne le vivent pas. Ou celles qui choisissent de l’ignorer. Et c’est ça qui m’irrite.

Sources :

http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/10-chiffres-sur-les-inegalites-hommes-femmes_1430359.html
http://www.inegalites.fr/spip.php?article1400
http://www.unwomen.org/fr/what-we-do/ending-violence-against-women/facts-and-figures
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/04/16/harcelement-de-rue-quand-on-est-une-femme-en-france-on-est-seule_4617354_3224.html
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00974803/document
http://www.lesarchivistes.net/peut-on-calmer-les-feministes/

Lily Allen « déteste le féminisme »… et elle a tort


http://www.familles-enfance-droitsdesfemmes.gouv.fr/publications/egalite-entre-les-femmes-et-les-hommes/
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/default.asp?page=dossiers_web/femmes-hommes/femmes-hommes.htm
http://ukfeminista.org.uk/take-action/facts-and-statistics-on-gender-inequality/
https://www.summer.harvard.edu/inside-summer/gender-inequality-women-workplace
http://www.genderequality.ie/en/GE/Pages/WhatisGE http://
hdr.undp.org/en/content/gender-inequality-index-gii
http://feminist.com/ https://www.facebook.com/WomenAgainstFeminism/
http://www.unesco.org/new/en/unesco/themes/gender-equality/

 

9 commentaires

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  • Il n’y a que des commentaires de femmes (ou tout du moins de pseudo à consonance féminine),

    Un homme à répondu, de manière concise, votre réponse est l’image de ce que vous représentez :

    – vous n’écoutez pas, vous répondez (est ce valable pour d’autre mouvement? oui, tout mouvement autocentré qui veut se faire culpabiliser, pour profiter d’un regain d’empathie et d’attention, en retour de la compassion des gens, vous l’avez dit vous même Amnesty c’est plus vendeur, mais tout aussi hypocrite, à la différence près que Amnesty n’essaie pas de convaincre ma future moitié que je n’ai pas rencontré, que je suis l’incarnation du mal, du non engagement, que mon cerveau est entre mes cuisses, que mon salaire lui sera supérieur parce que je suis un homme (il y a bien des écarts, mais ce sont les mêmes qu’entre les hommes, et pas toujours en notre faveur, désolé de vous décevoir, le salaire dépend beaucoup de vos aptitudes personnelles au travail, mais surtout au négoce, et de votre personnalité, désolé de votre déception), que comme les chiens mon sexe est la boussole de ma vie, que les enfants et les émotions sont une affaire de femme, tous ces clichés, préjugé d’un esprit étriqué qui a peu voyagé, seul compte le ressentie de la femme, l’homme est absent de ce texte, ce n’est pas l’EGALITE

    – c’est un déluge de victimisation, nous pauvre calimero féministe, au même titre que d’autres sujets, race, orientation sexuelle, religion, nationalité, focalisation sur les petits groupes qui laissent encore une fois la majorité (homme femme) hors des projecteurs, vous savez ceux qui ne vocifèrent pas comme vous, et qui prennent leur vie en main sans attendre que cela tombe du ciel et qui représentent la majeur partie des gens, tout continent confondus,

    – LA FEMME N’EST PAS L’EGALE DE L’HOMME EST INVERSEMENT !!!

    1/ Physiquement chacun à une morphologie opposé en tout point
    2/ La biochimie des femmes est différente de celle des hommes, et fonctionne sur cycle lunaire, alors que l’homme suit un cycle solaire
    3/ La psyché des femmes est différente des homme, l’esprit féminin tend vers la fixité la sécurité, l’homme vers le mouvement l’incertitude, cela se ressent souvent dans la façon d’aborder les problèmes et de les résoudre,

    l’homme est la femmes ne sont pas égaux ils sont COMPLÉMENTAIRE, il forme un tout, bonne leçon pour accéder à ce tout il faut passer au delà de toutes tes inepties…. 🙂 car ce tout ne peut être un combat car ce dernier s’autoconsume,

    Je vous laisse sur ces mots, qui me laisse un peu d’espoir, que le matriarcat n’est pas au bout du couloir.

    « Féminisme. Je déteste ce mot. », a déclaré Lily Allen, ajoutant que « les femmes sont l’ennemi [des femmes], pas les hommes ».

    • Quelle motivation il faut pour écrire un aussi long commentaire… pour ne rien dire.
      « Le féminisme est une doctrine qui préconise l’égalité des conditions entre les hommes et les femmes ». Je répète : « Le féminisme est une doctrine qui préconise l’égalité des conditions entre les hommes et les femmes ».
      On nous explique que les hommes et les femmes ont les mêmes droits. C’est vrai, juridiquement. Mais ce n’est pas vrai, factuellement.
      Le féminisme se bat simplement pour obtenir cette égalité factuelle. C’est votre problème si vous y voyez une secte de détestation de l’Homme.
      Les autres groupes/assos qui se battent pour l’égalité factuelle entre hétéros et homos, blancs et noirs, croyants et non croyants, etc., sont dans la même logique. Se battre pour plus de droits pour les uns ne veut pas dire retirer des droits aux autres.
      « Prendre sa vie en main sans attendre que cela tombe du ciel » (je vous cite) : oui, c’est justement ce que font ceux qui se battent pour plus d’égalité.

      Et la fin de votre texte confond différence et inégalité, mais aussi sexe biologique et genre comme construction sociale.
      Tout cela est tellement peu clair dans votre tête que je peux comprendre votre paranoïa, mais ne vous inquiétez pas, vous ne risquez rien à vivre dans une société plus égalitaire !

    • @ Virgo : Je suis une femme et je suis navrée en vous lisant. L’article est intéressant, certes il ressort une colère mais c’est une saine et juste colère, que malheureusement je partage. Quand on regarde les faits, la situation des femmes aujourd’hui en France et dans le Monde, on ne peut pas ne pas s’indigner, à moins de vouloir être aveugle.
      Effectivement, nous sommes différents, hommes et femmes, au moins sur le plan biologique, et principalement parce que nous les femmes, sommes chargées biologiquement de mettre les enfants au monde. Je suis entièrement d’accord avec vous sur ce point et ne souhaite pas le changer.

      Par contre, partant de là, la place de la femme dans une société centrée sur le travail (le travail à l’extérieur de la maison, j’entends) et la réussite professionnelle, est peut-être à adapter, afin de lui garantir une protection matérielle, et de reconnaître un vrai statut social de la femme, en échange de son oeuvre pour la survie de l’espèce ??
      Personnellement, c’est là où je trouve que cela pêche.
      Effectivement, l’Egalité, nous ne l’aurons jamais au sens strict, notre rôle au sein de la famille ne sera jamais celui de l’Homme, et c’est peut-être mieux ainsi finalement.

      En revanche, ce qui est moins bien, c’est le statut social qui en découle, la non reconnaissance du travail accompli, et bien souvent, une retraite de misère, alors que nous aurons travaillé largement 60 heures par semaine, rien qu’en étant mère de famille, travaillé de nuit et fait des toilettes comme une infirmière, fait plus de paperasses qu’une secrétaire, autant de ménage qu’une femme de ménage, autant de cuisine qu’une cuisinière en chef dans un restaurant étoilé, nous n’avons pas de week-end, pas de vacances, nous faisons les courses, le taxi, le psy, le birthday planner… , (si vous avez une maman, vous êtes au courant de tout cela. Elle a fait tout cela pour vous, et peut-être pour une demi-douzaine d’enfants. Et peut-être tout ça, en plus d’une profession plus ou moins bien rémunérée qu’elle devait mener de front avec la lourde tâche de votre éducation)…. Et tout ça pour…. entendre à la fin de notre vie que le minimum vieillesse ça nous suffit, puisque nous n’avons « pas travaillé », ou à temps partiel.
      Si par dessus le marché nous avons une profession à plein temps, le jonglage entre vie familiale et professionnelle est mission quasi impossible (Personnellement j’ai été contrainte de m’arrêter professionnellement pour une longue période, cause enfant malade). Rien n’est prévu comme compensation.
      Bien entendu, gagnant moitié moins que mon conjoint bien que plus « diplômée » (j’ai un bac + 4 et lui un bac + 2), c’est moi qui me suis arrêtée. Bien entendu, c’est moi qui me trouve donc financièrement dépendante, et qui serai aussi pénalisée au moment de la retraite.
      Et comme mon cas me semble assez généralisé…. oui, il y a manifestement injustice envers les femmes.
      L’article pointe d’ailleurs les inégalités salariales « à travail égal », mais quid justement du nombre de femmes contraintes de carrément rester à la maison et qui en subissent les conséquences ?? Celles-là ne « travaillent pas » au sens du travail reconnu par la société, et c’est bien là le problème. Elles font pourtant, mêmes diplômées et capables d’avoir un « vrai » travail, ce qu’aucun homme n’a envie de faire : tenir la maison, s’occuper des enfants,… pour des cacahuètes… vous avez essayé de tenir une maison ? Sans votre mère, je veux dire, ou votre femme, ou votre femme de ménage. Et oui, il faut en parler, puisque 80 % de ce travail est réalisé par des femmes, et effectué comme un travail invisible, un travail qui n’est pas un travail, et donc qui n’est ni reconnu, ni rémunéré. (motivant, vous en conviendrez 🙂 ).

      Et je rajoute que l’article ne fait que pointer les violences ou injustices réelles dont nous sommes malheureusement victimes en raison de notre identité de femme, pourquoi ne faudrait-il pas dénoncer ces violences et injustices, au même titre que celles subies par les enfants par exemple ? L’auteur passe d’ailleurs sous silence certaines formes de violences envers les femmes, comme par exemple les violences gynécologiques, dont nous osons à peine parler, même encore à notre époque… donc finalement l’article n’est pas si victimisateur que ça.

      On pourrait parler aussi d’une certaine violence politico-économique, récente celle-là, mais qui prouve que la situation des femmes ne s’arrange pas malheureusement, au vu de la fermeture récente des maternités de proximité et des femmes qui risquent leur vie pour accoucher en faisant une heure de route dans la souffrance des contractions, le jour J. Oui, ça c’est aujourd’hui, en France (à la campagne, c’est vrai, mais tout de même)…

      Moi, ya un truc qui m’est resté, de la maternité d’ailleurs. Et je vais le partager avec vous, pour vous prouver que le féminisme, ce n’est pas juste un combat Homme / Femme. Mais bien une lutte pour changer les mentalités des hommes ET des femmes. Voici l’anecdote : à la maternité, quand le papa donnait un biberon, les auxiliaires de puériculture étaient aux anges, le félicitaient, le super papa etc… quand je donnais un biberon, …. j’étais une mauvaise mère, mais alors mauvaise de mauvaise, qui n’allaitait pas au sein !!!!
      C’est même durant cette semaine-là que je suis devenue féministe. Et je le revendique.

      (bon bien sûr, quand j’ai été contrainte de m’arrêter pour m’occuper de mon enfant sur une longue période, me retrouvant bac + 4 sans carrière fut-elle de caissière, femme de ménage ou autre métier-comme-par-hasard-féminisé-et-mal-payé, et sans salaire, pendant que mon Homme bac + 2, devenait Chef de quelque chose, mon féminisme s’est accru et je le revendique). enfin bref. Il y a des choses à repenser en faveur des femmes. Même en France, au XXIème siècle.
      Bon ok, on va s’arrêter là, ça fait beaucoup quand même, et il ne faudrait pas choquer les anti féministes… Mais tout de même… Pensez à votre pauvre maman.

  • Bonsoir

    Je suis un homme et je suis bien d’accord avec cet article. La place faite aux femmes dans la société n’est vraiment pas à la hauteur de ce qu’elle devrait être. Et l’élection du nouveau président américain ne va pas améliorer les choses.
    Pour ma part, comme le verrez sur d’autre forum, il m’arrive par plaisir de porter une jupe dans la rue. Même si cela se passe en général plutôt bien (peut être parce que je ne fréquente pas des zones à risque comme le métro), évidemment que je redoute les machos et leurs réflexions débiles.

    J’espère que mon geste puisse à terme un (tout petit ) peu faire changer les mentalités et qu’un homme viril ne soit pas qu’une brute épaisse brute de fonderie

    Je rejoins le témoignage précédent sur l’avortement. Laissons les femmes décider (quand il n’y a pas de père). C’est leur corps.
    Laissons en règle générale vivre les gens en les respectant!

  • Merci pour cet article ( commentaire tardif mais je viens de découvrir le site ).
    Le féminisme est un combat essentiel, au même titre que d’autres batailles, et il n’en est pas moins légitime parce qu’il s’attaque aux  » maux bénins « , parce que ces maux sont loin d’être bénins, et qu’ils sont liés à des siècles de peur, de mépris et de haine parfois de la Femme ( oui oui, avec un grand F ). On voudrait souvent décider à notre place ( pour l’avortement, pour la façon de vivre ou de s’habiller par exemple ) et quoi que nous décidions de faire ce n’ést jamais assez pour gagner de la crédibilité …. Mais heureusement que tous ces mouvements se réveillent …. ( le ton tragique est lié à ma lecture de  » la domination masculine  » qui m’ouvre encore plus les yeux ! :p )

  • « 100 % des utilisatrices de transports en commun y ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle » : chiffres fantaisistes, j’en connais personnellement une qui n’a jamais subi cela…. Comme tous les autres chiffres prése,tés : ce sont des estimations, des extrapolations faites par les lobbys de la victimisation à outrance…

    • Une ? Voilà qui change tout. Je veux bien vous croire sur le principe, mais il est vrai aussi qu’on n’est pas toujours conscient de ces choses-là. Une femme que son mari force à faire l’amour ne s’estime pas forcément violée, parce qu’après tout c’est son mari, pourtant c’est le nom que ça porte. Une main au cul, c’est déjà une agression sexuelle. La drague insistante que l’on peut subir (très) souvent dans la rue ou dans le métro, bien qu’on tente de s’y habituer parce qu’on n’a pas tellement le choix, est généralement bien plus malaisante qu’une saine et amicale tentative de faire connaissance, pour une obscure raison. Ça s’appelle alors vite du « harcèlement sexiste ». Ceux qui se battent pour les droits des femmes et de manière générale pour l’égalité des sexes n’abordent pas uniquement des événements concrets et graves comme les viols et les agressions physiques. Il a fallu des chieuses pour que les femmes puissent travailler, avorter, divorcer, s’émanciper, ou pour le dire vite, existent. Sur la forme, c’est beau. Dans le fond, il y a encore du boulot. Alors même si les chiffres ne sont jamais exacts car orientés vers quelque chose, est-ce que cela fait une différence si « seulement » 95% des femmes se sont faites agresser dans leur vie et non pas 100% ? Chanceuse soit votre amie si elle peut continuer à avancer sans la moindre offense.

  • Je suis heureuse de cet article, ce que vous dites est parfaitement juste je me considère également comme féministe et je fais le même constat que vous sur l’évolution de la vision qu’on a des féministes en France de nos jours, j’ai l’impression que c’est pire en pire. A titre d’exemple un enseignant de la faculté de droit à l’université de Rennes 1, est très connu pour les blagues qu’il fait sur les femmes: « Anne de Bretagne cette salope qui a vendue la Bretagne aux Français », « les poufiasses », « les conasses » sont ses expressions favorites. Un jour a une étudiante qui a ramassé le stylo qu’il avait laissé tombé il a dit « J’ai fait ça pour voir votre culotte ». Lorsque ma jeune soeur qui était dans sa classe a osée ouvrir un forum sur le site de la corporation pour évoquer ce comportement choquant, les réactions négatives , voire les menaces qu’elle a reçues ont incité la corporation à fermer le forum « pour ne pas faire de vagues ». Il y a dix ans le comportement de cet enseignant n’aurait pas été toléré, mais maintenant il est accepté et même défendu (« ce n’est que de j’humour après-tout » , « il ne faut pas le prendre au premier degré »). Alors oui votre article est plus que jamais d’actualité et c’est dommage qu’il n’y ait pas plus de femmes et d’hommes à avoir votre courage. Merci

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