L'Indigné du Canapé

La Grèce seule face à l’Union, comme dans les pires films de science fiction

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« La Grèce face à l’Union » : ça nous évoque Star Wars, 1984 ou Le Meilleur des Mondes. Ça nous évoque des réalités futuristes et clairement pessimistes. Des films sur la Résistance face à des totalitarismes acceptés par tous. Mais la réalité est-elle si loin de la fiction ? Le 28 janvier 2015, le peuple grec a voté en majorité pour Syriza.

« Les Grecs sont vraiment trop forts : déjà qu’ils ont inventé la démocratie, en plus maintenant ils comptent s’en servir ! »
L’Indigné du Canapé

Sans rejoindre les discours totalement fanatiques qui croient déjà qu’une autre Europe est en marche avec la victoire du parti Syriza aux législatives grecques, on peut quand même dire que ce parti proposant une vraie politique de gauche représente une bouffée d’air frais dans cette Europe entièrement soumise aux Lois du Capital ultra-libéral. Un Capital qui vend de l’austérité partout mais de la justice sociale nulle part…

Non la rupture ne sera pas totale, non Syriza ne s’opposera pas frontalement à Junker et ses sbires, mais le parti compte remettre en place une vraie politique sociale et citoyenne, et souhaitons qu’il y parvienne avant que les marchés ne lui mettent trop de bâtons dans les roues…

Lire aussi : Mais où s’enfuient les libertés individuelles européennes ?

En quelques semaines, le Gouvernement mené par Tsipras et son Ministre des finances Varoufakis a multiplié les effets d’annonce pour préparer les dirigeants de l’Union Européenne à se mettre en tête que la Grèce n’est plus le lieu des expérimentations de la politique d’austérité des marchés qui tiennent l’Europe.

Et tandis que les mauvais analystes économiques – pas mauvais en soi, mais mauvais car ils refusent de penser en dehors des sentiers balisés par les élites dont ils font partie – se succèdent sur les plateaux télé pour dire que le Gouvernement grec n’est pas raisonnable et que ce n’est pas aux peuples des pays comme l’Allemagne ou la France de rembourser les dettes grecques, le scandale du #Swissleaks a fait surface.

Messieurs Dames, ce n’est pas vous qui payez pour les grecs, rassurez-vous. En revanche, c’est certainement vous qui payez à la place des riches qui fraudent en plaçant leur argent dans des paradis fiscaux et endettant d’autant leurs pays respectifs. C’est aussi vous qui avez remboursé les banques qui ont perdu VOTRE argent lors de la crise de 2008. Bref, oui, vous êtes des vaches à lait. Mais la Grèce et ses nouveaux représentants se bat – comptent se battre – de votre côté contre ce monde totalement injuste de la finance, comme un certain F. Hollande l’avait promis également.

De quel côté êtes-vous, telle est la question à ce jour ?

Car même si je doute que le gouvernement grec saura tenir tous ses engagements, il essaie, il tente, il innove. Et preuve qu’il dérange, il est déjà prise au cou par ceux à qui il veut poser problème.

« Aucune démocratie ne peut s’opposer à l’Union »

Imaginez : juste parce que la Grèce demande une renégociation de la dette, Juncker, président désigné de la Commission européenne, ose dire qu’aucune décision démocratique ne peut permettre de renégocier les accords de l’Union européenne. Non, ce n’est pas un film, c’est la réalité. Voici les mots sans ambiguïté prononcés par Juncker, président de l’UE :

« Dire qu’un monde nouveau a vu le jour après le scrutin de dimanche n’est pas vrai. Nous respectons le suffrage universel en Grèce, mais la Grèce doit aussi respecter les autres, les opinions publiques et les parlementaires du reste de l’Europe. Des arrangements sont possibles, mais ils n’altèreront pas fondamentalement ce qui est en place. Dire que tout va changer parce qu’il y a un nouveau gouvernement à Athènes, c’est prendre ses désirs pour des réalités. »

Et le coup de grâce : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »

Pire, avant même que des négociations ne soient entamées entre la Grèce et les autres pays de l’Union, la BCE (banque centrale européenne) qui n’est rien d’autre qu’une banque et n’a strictement rien de démocratique (qui représente-t-elle à part ses propres intérêts ?) a décidé unilatéralement de se mêler aux affaires politiques en annonçant qu’elle coupait ses aides à la Grèce d’ici la fin du mois. Afin de décourager Varoufakis et les siens d’aller plus loin dans son « combat » qui n’est aujourd’hui qu’une demande de renégociation. Et parallèlement d’asphyxier le peuple grec…

Malgré les trésors d’ingéniosité et les modulations sémantiques utilisées par les habitués des plateaux télé, on a d’un côté un pays qui a mis à sa tête un gouvernement aux idées progressistes et sociales qui veut sauver sa population de la pauvreté et remettre en cause un système politique et financier autoritaire et injuste, et de l’autre, un système politique et financier autoritaire et injuste qui tente par tous les moyens de faire taire la contestation…

Alors, de quel côté êtes-vous ? Du côté des vainqueurs, comme dans tous les films américains ?

Cette fois, l’action se déroule en Europe. Dans quelques semaines, l’Espagne risque elle aussi de voter pour un parti qui veut changer les règles du jeu – truquées – de l’Union, à travers le parti des Indignés espagnols, Podemos. En France, nous en sommes encore à voter pour le moins pire (PS) ou pour le pire de tous (FN).

Qu’attendons-nous pour redevenir maîtres de nos destins et écrire l’Histoire ?

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