L'Indigné du Canapé

Dallas Buyers Club : le poignant combat d’un mourant face aux lobbies assassins

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À ceux qui croient encore que les lobbies pharmaceutiques, leurs médicaments, et les lobbies de la médecine en général sont là exclusivement pour nous soigner, il faut prescrire impérativement une séance de cinéma pour aller voir Dallas Buyers Club… Vous en sortirez transformés, et ce n’est pas la méthode Coué.

S’accrocher. Tenir bon. Ne pas s’apitoyer sur son sort, mais plutôt aboyer sur ceux qui oseraient le faire. Dallas Buyers Club se déroule dans le Texas des années 80, et le film sent l’alcool, le sexe et la drogue à plein nez. Ron Woodroof, électricien à la ville, cavalier de rodéo à la scène, vit sa vie à 360 degrés et la brûle par les deux bouts. Pour survivre au Texas, il ne faut pas avoir peur de mourir. Jusqu’au jour où la nouvelle tombe et qu’il faut oser regarder la fin de son existence dans le blanc des yeux. Dès lors, deux choix s’imposent. Abandonner ou se battre. Synopsis.

1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie.

Seul face aux lobbies de la mort

Le film est inspiré de faits réels. Un choc. Un choc car il sait parler de désobéissance civile sans jamais chercher d’excuses aux autorités. On le voit, un homme malade du SIDA, mourant même, ne peut pas se soigner comme il l’entend dans la grande démocratie occidentale que sont les États-Unis. Le corps médical, complice, teste des médicaments douteux au détriment de la santé des patients. Les recherches et réussites médicales (dites) hors-la-loi d’un homme esseulé ne valent rien face aux falsifications médicales institutionnalisée…

Pire. Cet homme seul qui réussit à se guérir et à guérir d’autres séropositifs devient un ennemi d’État, vu qu’il décrédibilise le système et gagne sa vie aux dépens des grosses industries pharmaceutiques, des labos de recherche… et des médecins, qui participent à ce crime organisé et mondial.

« Quand l’argent parle, la vérité se tait ». Heureusement, les belles histoires sont avant tout des aventures humaines.

Le combat d’un seul, un combat pour tous

Dallas Buyers Club est un film dur. Les mots sont aussi secs que l’accent texan. Dans les années 80, on croit encore que SIDA rime avec homosexualité. Ron Woodroof ne fait exception, bien au contraire. Son rejet de la cause et donc de la communauté gay est brutal. Insultant.

Ironie de l’histoire, en apprenant qu’il a le SIDA, ses amis aussi deviennent impitoyables avec lui. S’il a chopé cette maladie, c’est que lui aussi est homo, le calcul est vite fait dans leurs têtes. Les noms d’oiseaux pleuvent et Ron l’anti-héros est pris dans un drôle d’étau. Rejeté par ses anciens compagnons de misère. Et incapable de voir dans la communauté gay une alliée fidèle…

Pourtant, l’envie de vivre vient peu à peu à bout de ses préjugés.

dallas-buyers-clubIl trouve tout d’abord en Rayon (née Raymond), transgenre séropositive, une alliée fidèle et efficace. D’abord complètement effrayé par le personnage incarné avec un talent infini par Jared Leto (Oscar 2014 du Meilleur second rôle), il finit très attaché à lui… Une victoire pour la tolérance.

Il apprend également le pardon. Malgré son dégoût pour le monde médical – qui peut le blâmer vu que c’est la médecine officielle qui a aggravé son mal ? -, il découvre que certains docteurs restent intègres. Jennifer Gardner joue une partition toute en finesse dans son rôle ambigu d’Eva Saks, médecin qui oscille entre les lois et protocoles et sa bonne conscience. Elle rejoint elle aussi la cause de Ron qui finit par l’accepter les bras ouverts.

Niveau acteurs, la mention spéciale du film revient évidemment à Matthew McConaughey (Oscar 2014 du Meilleur acteur) qui avec Ron Woodroof et Dallas Buyers Club a décroché le rôle d’une vie… Paraphrasons son personnage : « Je n’ai qu’une vie. Je veux qu’elle ait un sens. »

 

Ode à la tolérance, à la liberté et à la désobéissance civile, ce rôle et ce film sont plein de sens. On le sait et ne le répétera jamais assez : les lois injustes sont faites pour être contestées et interdites. Et le film rempli parfaitement son rôle de lanceur d’alerte.

Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs (art. 35 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen).

S’accrocher. Tenir bon. Toujours. On le comprend, le passé de cavalier de rodéo de Ron lui a quand même donné le goût du défi physique. C’est un homme habitué aux extrêmes, et son formidable combat – contre son corps, contre la maladie, contre ses préjugés, et pour l’humanité – l’érige au rang de super anti-héros. Les lobbies, les États et autres institutions complices de cette mascarade médicale au rang de Honte indescriptible.

Ce film n’est pas un placebo. Il ouvre véritablement les yeux sur une réalité qui existe évidemment toujours aujourd’hui. Allez vite le voir !

Photos : DR

 

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4 commentaires

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  • C’est vrai que par contre les vieux alcoolos incultes, machistes, homophobes et cocaïnomanes veulent tous notre bien. Ron Woodroof était un dealer qui faisait prendre n’importe quoi à n’importe qui, pour se faire du fric et se payer de la cocaïne et des putes.
    L’AZT est un médicament qui a sauvé des millions de vies et qui est encore commercialisé aujourd’hui, au bon dosage, et bien toléré.
    Vous avez fait médecine? Non, vous n’y connaissez rien, alors rester à vous « indigner dans votre canapé » mais ne salissez pas des gens dont vous n’avez même pas un centième de l’abnégation, des compétences, et de la vocation.

    Un médecin fier de l’être et qui vous emmerde.

    • Hihi l’esprit de corps c’est bien, mais l’esprit critique aussi !
      On ne va pas demander à un soldat allemand de 2017 de défendre le nazisme, si ?
      Alors vous pouvez peut-être reconnaître que même en médecine, il y a eu des erreurs, notamment sous l’influence de lobbies, qui sont d’ailleurs ceux que je dénonce avant tout, ne vous en déplaise.
      L’AZT a soigné du monde, certes, mais ce qui est condamnable, c’est le prix de sa commercialisation au départ (et là, c’est le système de santé américain qui est à blâmer, on est bien logés en France) et son côté toxique. Voilà, c’est tout.
      Malgré votre (petite) insulte, je vous salue, car vous faites un métier difficile et vraiment louable, surtout en cette période inadmissible où on loue les « premiers de cordée » qui planquent leur argent dans les paradis fiscaux pendant qu’on fait des coupes budgétaires à l’hôpital…
      >> https://www.facebook.com/indigneducanape/posts/1583403828392031

      L’I

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