L'Indigné du Canapé

Comment contrôler les masses : réponses d’Huxley et Orwell en BD

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Les oeuvres 1984 de George Orwell et Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley sont des pièces maîtresses de la littératures d’anticipation politique du XXème siècle.

Si les deux auteurs ne choisissent pas les mêmes axes de réflexion ni les mêmes remèdes, ils font malgré tout un même diagnostic, un même constat : les sociétés occidentales vont mal et il faut s’en rendre compte rapidement, sous peine de subir de grosses déconvenues.

Lire aussi : Pourquoi chercher le bonheur ailleurs que dans la société néo-libérale occidentale ?

Le synopsis du livre 1984, George Orwell

L’histoire se passe à Londres en 1984, comme l’indique le titre du roman. Le monde, depuis les grandes guerres nucléaires des années 1950, est divisé en trois grands « blocs » : l’Océania (Amériques, îles de l’Atlantique, comprenant notamment les îles Anglo-Celtes, l’Océanie et Afrique australe), l’Eurasia (reste de l’Europe et URSS) et l’Estasia (Chine et ses contrées méridionales, îles du Japon, et une portion importante mais variable de la Mongolie, la Mandchourie et du Tibet) qui sont en guerre perpétuelle les uns contre les autres. Ces trois grandes puissances sont dirigées par différents régimes totalitaires revendiqués comme tels, et s’appuyant sur des idéologies nommées différemment mais fondamentalement similaires : l’Angsoc (ou « socialisme anglais ») pour l’Océania, le « néo-bolchévisme » pour l’Eurasia et le « culte de la mort » (ou « oblitération du moi ») pour l’Estasia.

Tous ces partis sont présentés comme communistes avant leur montée au pouvoir, jusqu’à ce qu’ils deviennent des régimes totalitaires et relèguent les prolétaires qu’ils prétendaient défendre au bas de la pyramide sociale.

À côté de ces trois blocs subsiste une sorte de « Quart-monde », dont le territoire ressemble approximativement à un parallélogramme ayant pour sommets Tanger, Brazzaville, Darwin et Hong Kong. C’est le contrôle de ce territoire, ainsi que celui de l’Antarctique, qui justifie officiellement la guerre perpétuelle entre les trois blocs…

Le synopsis du livre Le meilleur des mondes, Aldous Huxley

Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l’une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide : les Alpha (l’élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles).

Le monde dépeint dans le livre présente une société supposément parfaite où le simple fait de ne pas être heureux est considéré comme une grave incongruité.

Le « meilleur des mondes » décrit ainsi ce que serait la dictature parfaite: une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves « auraient l’amour de leur servitude »…

Le contrôle des populations et le totalitarisme politique reviennent dans leurs deux œuvres dystopiques, mais sous différentes formes.

Lire aussi : Ce n’est pas moi qui suis d’extrême gauche, c’est le système qui est d’extrême droite

Une petite BD en anglais signée Stuart McMillan nous offre un parallèle intéressant qui nous ouvre à de nombreuses réflexions. La traduction a été assurée par l’équipe de DRG Le Partage.

On vous prévient, ce petit comic strip va vous donner envie de vous replonger dans ces deux livres majeurs pour comprendre quelques techniques de manipulation des masses élémentaires…

Se distraire à en mourir, Stuart McMillan

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Vous aussi, vous pensez que nous sommes les gardiens de notre propre prison ?

Les passions humaines : voilà un bon point de départ pour théoriser et agir sur l’idée d’une révolution écologique et citoyenne. Qu’en pensez-vous ? Vous aussi, vous êtes convaincu qu’Huxley a vu « plus juste » qu’Orwell dans son oeuvre ?

Ne l’oublions jamais : l’Homme égoïste de la société capitaliste (que nous représentons tous) est un loup pour l’Homme et il pourra toujours être amené à faire preuve de bassesse et de médiocrité. Ce qu’il juge mal chez les autres, il le reproduit sûrement lui aussi, d’une façon ou d’une autre. Nous avons tous nos limites et nos déterminismes à combattre.

Pour changer, il faut vouloir changer vraiment, totalement. Et c’est peut-être à ce prix que nous serons suffisamment grands et intégrés pour vouloir changer les choses à une échelle plus grande que la nôtre : socialement, économiquement, politiquement.

 

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Sources : recombinantrecords, Le Partage

 

3 commentaires

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  • JE DOIS vous dire que par c’est un pur hasrad, orienté par l’excellent lecanardenchainé, que j’ai regardé 1984 à Clermont et en mai 1984 année de sortie d film , puis par la suite lu le livre…mais à la sortie du ciné le film m’avait bouleversé par ses vérités et les visions de l’auteur en plus on vivait les évenements de Solidarnosc en Pologne, donc on était noyé dans l’athmosphère du film et ses réalités qui se sont invitées dans notre quotidien, sans oublier que 2 années plus tard Tchernobyl nous balança à la figure le vrai visage de cette dictature sortie tout droit du livre…dormez chers citoyens on pense pour vous
    Les rumeurs nous faisait sentir que quelque chose allait se produire, les chansons de Sting « russian loves their children too » ou « Nikita » d’Elton John n’étaient pas aussi innocentes que ça.

  • A dire vrai les deux dystopie s’appliquent de nos jours simultanément. La violence envers la classe exploitée existe se fait de plus en plus féroce envers ceux qui sont en bas de l’échelle ou qui se dresse :demandez aux SDF, aux immigrés clandestins, aux manifestants, sans parler des discours de plus en plus décomplexés des dirigeants, des guerres organisées dans les pays pauvres par les pays riches « si a 50 ans on a pas de Rollex on a raté sa vie ». Parallèlement à cela il y a les divertissements, la mal bouffe, l’incitation à la surconsommation. Les deux auteurs ont vu juste selon l’angle à partir duquel ils ont regardé. Ceux qui pensent que Huxley a vu plus juste oublient une partie du système selon moi. Après, j’aimerai beaucoup lire cet ouvrage pour me faire une meilleure idée. Mais que pensez-vous, vous? Vous ne donnez pas votre avis, il m’intéresse.

    • Bonjour et merci pour ce commentaire.
      Oh, je les ai lus il y a longtemps.
      Je dirai que Le meilleur des mondes est peut-être plus subtil, car décrivant le côté « aguicheur » du capitalisme (pendant les 30 Glorieuses) quand 1984 décrit plutôt un monde totalitaire type « staliniste » ou nazi.
      Mais depuis 20 ans, même notre monde capitaliste se totalitarise, et du coup, les deux livres ont une approche assez complémentaire, comme vous le dites bien !

      Dignement,

      L’I

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