Le sexisme, un mythe ? La représentation des hommes et des femmes dans la publicité est depuis toujours codifiée, « genrée » à l’excès. Ces publicités sont sexistes. Les femmes sont toujours mises en avant comme étant soumises aux hommes.
« Vraiment, les femmes peuvent ouvrir une bouteille toutes seules ? »
Longtemps, les femmes étaient mises en scène dans un rapport passif et l’homme dirigeait, régnait. Les femmes devaient leur rendre service. Aujourd’hui, les rôles ont évolué. En apparence, la gent féminine est de plus en plus puissante. Mais en réalité, elle est juste de plus en plus sexualisée, pour vendre encore mieux les produits qu’elle porte ou (re)présente.
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Hier, sages et dociles, aujourd’hui fortes mais à moitié nues
Ces standards de beauté affectent la manière dont les femmes se représentent leur corps, mais aussi la manière que les hommes considèrent le corps de la femme qui devient un objet sexuel, et (presque) uniquement cela (le cerveau, c’est quoi déjà ?).
C’est un échec de ne pas ressembler à ces femmes (c’est d’ailleurs pour cela qu’il faut consommer les produits qu’elles mettent en vente). De ces représentations erronées des genres découlent des comportements sociaux effarants, voire navrants : une hausse de 36% des augmentations mammaires entre 2000 et 2009, une hausse de 84% en « abdominoplasties » etc.
Une étude révèle que plus de 50% des publicités dans les magazines féminins dépeignent les femmes comme des objets (et cela n’a pas fait baisser les ventes de ces magazines en papier glacé, vous vous en doutez). Plus de 81% des femmes lisent occasionnellement ce genre littérature.
Dans la publicité, les femmes sont assez naturellement représentées comme étant soumises sexuellement et très vénales. Un bel homme et/ou un bel objet étant suffisant pour les conquérir.
Les hommes aussi sont des victimes de la mode
La gent masculine est affectée par des stéréotypes d’hypermasculinité. Les hommes ont tendance à apparaître dans les publicités comme des êtres forts, dominants, agressifs.
C’est un échec de ne pas ressembler à ces hommes (c’est d’ailleurs pour cela qu’il faut consommer les produits qu’ils mettent en vente). Les dépressions chez l’homme ont augmenté de manière exponentielle ces vingt dernières années.
On a presque l’impression qu’à mesure que la sexualisation et la violence s’intensifient dans la publicité, ces phénomènes s’intensifient aussi dans la vie réelle. Le nombre de femmes battues en France est globalement en hausse sur les dernières décennies, et la grande majorité de ces femmes ne portent pas plainte.
Voici les chiffres de 2011 sur les violences faites aux femmes :
– Chaque année, 216 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime.
– En 2013, 121 femmes ont été tués par leur compagnon ou ex-compagnon(conjoint, concubin, pacsé ou « ex »).
– Chaque année, 86 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viols ou de tentatives de viol.
La France comptait en 2004, environ 53 000 femmes adultes qui auraient subi des mutilations sexuelles (hypothèse moyenne)…
Ces violences sont encouragées par les stéréotypes véhiculés par la publicité. Les médias jouent un rôle prédominant dans la façon dont nous nous voyons nous-même et dont nous voyons les autres.
Quand arrêterons-nous d’être dupes ? Quand boycotterons-nous ces marques qui nous font du mal ?
C’est la question de la régulation des contenus qui est ici posée. Aujourd’hui, ce sont les publicités qui s’en chargent dans la plupart des cas (auto-régulation) avec l’ARPP et on voit bien ce qu’ils laissent passer. L’État doit investir dans la mise en place de moyens pour contrôler les contenus publicitaires, en particulier ceux présents dans l’espace public.
Par ailleurs, une réduction de l’affichage à un format petite taille (A3/A2) réduirait déjà l’exposition à ces représentations dans l’esapace et les lieux publics.
Merci