« Changer le monde commence par se changer soi-même ! » Cette philosophie bien connue des écologistes, des Bouddhistes ou encore des aficionados de Keny Arkana parle à beaucoup de monde. Mais qui tente réellement de s’y astreindre, consciencieusement ?
De nos jours, tandis que le système à bout de souffle continue à balbutier des solutions à court terme avantageant toujours un peu plus l’élite aux dépens des plus modestes, le changement est sur toutes les lèvres ! « Le changement, c’est maintenant », scandait il y a peu un acteur majeur du paysage politique français (et on a vu le fiasco…). Mais le changement, le vrai, ce n’est pas un acte anodin et ponctuel, c’est un acte réfléchi, raisonné, fondé sur des semaines et des mois de réflexion et étalé en pratique (personnelle, sociale, culturelle, économique) sur des années et des décennies.
Pour changer la société, changer l’éducation
La base du changement, c’est l’éducation. En effet, comment voudrait-on se déclarer l’incarnateur du changement lorsque l’on a l’esprit formaté par plusieurs décennies d’école républicaine, durant lesquelles on nous apprend à s’asseoir à heures fixes et à écouter, à apprendre par cœur, à ne jamais répondre ou remettre en cause l’autorité, en bref, à nous assagir pour mieux rentrer dans le moule du monde du travail de demain ?
Le changement fait peur. Tout système politique met d’ailleurs en place de nombreux garde-fous afin que son assise, même soumise à de légères modifications structurelles, ne soit jamais contrainte au moindre changement brutal. L’on aura vite fait d’ailleurs de stigmatiser voire diaboliser toute idée de changement radical.
Dans l’éducation, les mêmes rouages sont à l’œuvre et c’est avec des cuillerées de ceci et des pincées de cela que l’on tente de modeler une école républicaine pour le futur, toujours plus adaptée au marché de l’emploi. Avec un peu moins d’Histoire (en effet, trop bien comprendre les erreurs du passé pourrait nous amener à tenter de les éviter à l’avenir, ce serait aberrant !) et un peu plus de morale, car on commence à se rendre compte qu’à mesure que les lois renforcent les inégalités dans la société, le peuple est de moins en moins sage (quelle impolitesse, ces pauvres !).
L’enjeu : la pérennité d’un système, avec ses codes, ses lois, son Histoire (glorieuse), sans les possibilités réelles d’une remise en cause de ses fondements. Mais c’est une hérésie : on apprend pour comprendre, et c’est en comprenant qu’on peut se faire une idée sur ce qui est bien ou mal, bon ou mauvais pour une société.
De nouvelles règles du jeu ?
Mais les choses bougent. L’Internet mondial déjà, malgré les points noirs éthiques qu’il soulève, s’érige comme un Eldorado pour les amateurs désireux d’apprendre (différemment ou pas), même avec des moyens culturels, physiques ou financiers limités. Cette individualisation de la culture et de l’apprentissage, même si elle rend plus compliquée l’idée d’une « identité nationale » basée sur une culture commune, comporte malgré tout en son sein le germe d’une finalité positive : l’apprentissage d’un autre monde !
En effet, si chacun commence à chercher sa vérité personnelle, et ne se limite plus à cette réalité enclavée au sein d’un système unique et moribond, des initiatives variées vont éclore, comme autant d’utopies réalisatrices.
L’exemple de l’essor des écoles alternatives, qui comptent de plus en plus de membres ces dernières années, est fort ! Car encore une fois, quel meilleur lieu que l’école pour apprendre le changement ? Ces écoles n’évitent pas toujours l’écueil des écoles traditionnelles, ne s’adressant qu’à ceux qui ont les moyens, économiques déjà, mais aussi culturels d’accepter ces nouvelles méthodes…
Néanmoins, elles sont une piste vers une école vraiment émancipatrice, et nous nous attacherons à les aborder dans la suite de cet article.
Photo : DR
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